Le train de la Jungfrau part de la Petite Scheidegg pour monter au Jungfraujoch, un trajet de neuf kilomètres au cours duquel il surmonte 1’400 mètres de dénivelé et traverse un peu plus de sept kilomètres de tunnels. A l’intérieur de la montagne nommée « Sphinx », située juste à côté de la plus haute station ferroviaire d’Europe, un ascenseur mène à une plate-forme panoramique d’où on a une vue grandiose sur les sommets environnants et le glacier d’Aletsch. La région Jungfrau-Aletsch est la première de tout l’arc alpin figurant au patrimoine mondial naturel de l’Unesco, ce qui donne un avantage compétitif à la société sous forme d’une rente de situation.
Le train de la Jungfrau date de 1912 mais la holding a été créée en 1994. Elle a un capital-actions de CHF 11’670’000 .- en actions nominatives de CHF 2 -, qui sont négociées à la Bourse suisse. Pour l’AG Jungfraubahnen Holding, la rentabilité est plus importante que le chiffre d’affaires. Avec les bénéfices, elle assure l’existence à long terme du groupe. La Jungfraubahn Holding a amélioré son bénéfice net de 2,3 pour cent en 2010 et dispose d’un bénéfice record de 22,6 millions de francs suisses. Avec 138,6 millions de francs, il a enregistré le plus le chiffre d’affaires dans l’histoire de l’entreprise.
Contre toute attente par rapport aux effets du franc fort sur le tourisme en Suisse, la forte valorisation de la devise nationale n’est pas un problème pour Jungfraubahnen. Pour Urs Kessler, CEO de l’entreprise, la baisse de l’euro attire des voyageurs d’Asie en Europe, selon une interview publiée mercredi 3 août par le bihebdomadaire suisse alémanique « Finanz und Wirtschaft ». Jungfraubahnen profite dès lors des voyages vers l’Europe devenus meilleurs marchés, qui font le détour au Jungfraujoch, une destination tout en haut de leur liste, selon le M. Kessler.
JFN offre un rendement intéressant de 3.02% avec un ratio de distribution très prudent (38.55%) et un taux de croissance annuel moyen de 5.92%. La croissance des bénéfices couvre celle des distributions, avec un taux annuel moyen de 6.28%. Le titre est peu sensible aux variations du marché, avec un beta de 0.37. Il affiche par ailleurs une volatilité plutôt basse, à 14.57%. Le ratio de liquidité générale (actif circulant à moins d’un an/passif exigible à court terme) s’élève à 1.00. La marge bénéficiaire nette est de 16.71% sur les douze derniers mois roulants et de 17.14% sur la moyenne des cinq dernières années. Le cours sur actif net (PBR – Price to Book Ratio) se monte à 0.79, tandis que le PER confirme cette valorisation attractive, avec 12.51. Le retour des investissements sur fonds propres (ROE) se montent à 6.31% (6.50% sur la moyenne des cinq dernières années).
La performance de JFN par rapport au marché est excellente depuis 1998 et le titre résiste bien à la conjoncture. Même s’il a essuyé une baisse relative de son cours en 2007, il s’est rapidement repris par la suite.
Nous venons d’acquérir JFN dans le cadre de notre stratégie Swiss Value Dividend Stocks. Rappelons brièvement que nous recherchons des payeurs de dividendes suisses, profitables, peu sensibles à la conjoncture et peu chers. Par ces temps cela rend bien service.