L'histoire: A cause d'un accident, le jeune Matt Murdock devient aveugle et développe ses autres sens. Après la mort de son père, il décide de devenir le justicier Daredevil...
La critique d'Alice In Oliver:
Evidemment, on attendait avec impatience cette adaptation de ce super héros sorti tout droit de chez Marvel, j'ai nommé Daredevil.
D'une certaine façon, ce super héros, qui n'en est pas vraiment un (c'est un être humain à part entière), est probablement celui qui ressemble le plus à Batman, par son côté solitaire et torturé.
C'est aussi un personnage complexe et tiraillé par son passé. De ce fait, Daredevil appartient logiquement aux super héros préférés des fans de comics.
Autant dire qu'un tel super héros mérite une adaptation digne de nom. Pour cela, le film est confié à Mark Steven Johnson.
Daredevil appartient également à cette lignée de films de super héros qui sortiront entre le début et les milieu des années 2000.
En résumé, il s'agit de se situer dans la tonalité du premier X-Men, de Bryan Singer, tout en affirmant sa propre identité.
Malheureusement, Daredevil est une bien piètre adaptation, à tel point que l'on peut évoquer un nanar involontairement drôle.
Première faute de goût, et pas des moindres, le choix de l'acteur pour incarner Daredevil, j'ai nommé Ben Affleck !
La prestation de l'acteur, visiblement trop gros pour rentrer dans le costume (tout du moins, on ne le sent vraiment pas à l'aise), frise la contre-performance ! Sincèrement, je défie n'importe qui de ne pas sourire devant les mimiques de l'acteur, totalement inexpressif et incapable d'apporter la moindre émotion à son personnage. De ce fait, les passages soi-disant mélancoliques (par exemple, quand le héros s'enferme dans une sorte de tombeau) sont à mourir de rire !
Mais Ben Affelck n'est pas le seul responsable. Comment ne pas évoquer le cas pathologique de Jennifer Garner ?
L'actrice se montre totalement pathétique dans le rôle d'Elektra. En dehors des acteurs, le film souffre de nombreux défauts.
Premièrement, la plupart des séquences d'action se déroulent dans le noir complet. Certaines scènes sont totalement illisibles, pour ne pas dire risibles.
Pour s'en convaincre, il suffit de prendre la séquence se déroulant dans une église, Daredevil étant opposé au Tireur (Colin Farrell).
Ne parlons même pas de l'humour, qui confine au ridicule. Encore une fois, je renvoie à la scène où Daredevil s'amuse à jouer et à sauter avec Elektra dans un parc de jeux pour enfants (c'est probablement la scène la plus grotesque).
Dans tout ce carnage, seul Colin Farrell surnage et apporte quelque chose au Tireur, un criminel psychopathe malheureusement sous-exploité dans le film.
En l'état, Daredevil reste un blockbuster médiocre, visuellement très moche (pour ne pas dire honteux) et servi par des comédiens lamentables (en dehors de Colin Farrell qui tire son épingle du jeu).
Continue ???
Note: 03/20
Note nanardeuse: 15/20
Pour:Director's Cut
La critique de Duncan:
Comment transformer une aberration cinématographique en film intéressant et voire même parfois passionant ?
Rajoutez tout simplement 30 minutes essentielles. La version cinéma de Daredevil n'avait vraiment pas grand chose pour elle: scénario insipide à coup de raccourcis scénaristiques aberrants, personnages un peu fadasses et peu attachants,acteurs souvent médiocres...
Au pire, on pouvait sauver l'esthétique comic pas désagréable, des scènes d'action bien foutues bien que trop sombres pour la plupart et une ambiance très sinistre.
La version director's cut, sorti plusieurs années après, garde la forme et y ajoute beaucoup de fond, en réparant bon nombre de problèmes.
Je ne citerai pas toutes les modifications, mais je garderai les essentielles:
- L'enfance de Murdock est plus développée :plans supplémentaires, dialogues entre le père et le fils rallongés, mort du paternel plus mise en valeur.
- Le personnage d'Electra, un des gros problèmes de la version cinéma, passe au second plan,voir au troisième, la romance entre Daredevil et la belle aussi(10 min de présence à tout casser pour elle et pas de scène d'amour ).
- Les personnages de Bullseye (le tireur) et de Daredevil gagnent en profondeur et sont valorisés par des dialogues supplémentaires et des combats rallongés de quelques secondes.
- De multiples scènes comme la fin du procès à la fin ou l'entrainement de Matt, non présentes dans la version cinéma et pourtant essentielles, rajoutent de la crédibilité à une intrigue qui en avait bien besoin.
Il ne faut évidemment pas se le leurrer: ça ne transforme pas le film en vrai merveille, mais cela change radicalement le film.
Plus intéressant, plus violent, l'humour passe mieux, meilleur découpage,intrigue plus crédible et complète...
Certes, certaines scènes ridicules comme le combat entre Murdock (et non Daredevil)et Elecktra en plein jour dans un parc pour enfants sont toujours présentes.
L'interprétation oscille toujours entre le très bon (Michael Clarke Duncan), l'étonnant mais pas spécialement dans le bon sens (Colin Farrel), le moyen (Ben Affleck) et le mauvais (Jennifer Garner). Toutefois, le film devient enfin intéressant, décent et fortement recommandable.
Note: 14/20