Il venait de connaître quatre saisons à la hauteur de toutes les espérances. On disait de lui qu'il était le meilleur espoir issu de la République Dominicaine depuis Roberto Clemente. Le gérant des Astros de Houston n'hésitait pas à le qualifier de "meilleur joueur que Willie Mays au même âge". Il avait 19 ans.
Il allait frapper pour .310 dès sa saison recrue en 1970, pour .320 les deux saisons suivantes. Il raflerait 5 gants dorés (donné au meilleur joueur à sa position-champ centre) consécutifs et deviendrait le deucième joueur après Lou Brock à frapper 20 circuits et obtenir 50 buts volés également dans la même saison. Exploit qu'il fera pendant trois saisons consécutives. Il volerait plus de 50 buts pendant trois ans aussi et, ne devenant pas le prochain Willie Mays car l'Astrodome de Houston ne favorisait en rien les frappeurs, obtiendrait quand même 102 points produits en 1974. Pas mal pour un premier frappeur d'alignement.
Adolescent, à Puerto Rico, le suave Cesar avait marié une jeune fille qu'il avait enfanté. Dès son arrivée au Texas, il divorçait et mariait une Étatsunienne. Le pénis en feu, Cesar visitait quand même beaucoup les prostituées. Son statut de joueur de baseball, voyageant sur la route presque tout l'été, lui garantissait une femme prête à jouer avec son gourdin dans pratiquement chaque ville. Plus agile sur le terrain que brillant dans la chambre, le bandé Cesar se faisait régulièrement voler ses bijoux, son argent et ses biens par ses mouches-à-miel. Fatigué de se faire continuellement voler, Cedeno s'est procuré un pistolet .38 Wesson & Smith pour se protéger des vols.
Jetant du même coup tous les doutes sur sa personne.
Cedeno a été accusé de meurtre et a passé le temps des fêtes en prison. Toutefois les tests de parafine ont prouvé que Cedeno disait vrai, seules les empreintes d'Altagracia se retrouvaient sur la gachette et les accusations sont passées de meurtre à homicide involontaire. Bien qu'il était passible à trois ans de pénitencier, son statut de star ne lui a fait payer que 100 pesos pour sa libération. On ne porte pas le prénom d'un empereur sans en tirer quelques avantages.
Son ascencion vers le statut de superstar allait mourir ce même soir de 1973 au Keki Motel de Santo Domingo.
En 1985, il fonçerait volontairement avec sa Mercedes dans un arbre après avoir eu une violente dispute avec (une autre) amoureuse. Refusant de passer l'alcootest, ce soir là il résisterait à son arrestation tout en tentant de défoncer la vitre de la voiture de police.
En 1987, un an après sa retraite, il en viendrait aux coups avec un homme dans un bar où il serait accusé d'assault et d'avoir (encore) résisté à son arrestation.
Je ne savais rien de tout ça quand j'ai complété l'unique collection de carte de baseball que j'aurai complété dans ma courte carrière de collectionneur avec la carte de Cesar Cedeno en 1981.
Carte que je trouvais à l'époque très cool
(position, look général, favoris qui rejoingnent presque la moustache, impact sur ma collection, sonorité du nom du joueur, couleurs du club particulières)
Je ne vois plus cette carte de la même façon.