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Les yeux trop las d’avoir lu et relu
Sillonné l’espace et le temps
De bien avant l’aube au matin finissant
L’esprit chauffé à blanc de pensées éparses
Les oreilles encore sifflante d’avoir tant écouté
La bouche pâteuse d’avoir trop goûté
Aux sucs délicieux que matin offre
Entre tasse et lentes fumées
Dans la fraîcheur d’un jour paresseux
Que peuvent encore les doigts
Posés au clavier de lettres en désordre
Sinon laisser aller leur pulpe
De touche en touche
Ordonnant voyelles et consonnes
Sur le blanc immaculé de pages vierges
.
Ils savent toute la douceur nécessaire
A cette défloraison
La lenteur qui mène
Aux plus ardents déshabillés
Seule issue logique
A la canicule des rêves
*
Ivre d’avoir trop rêvé
Papillon lancé de fleurs en fleurs
Et de livres en livres
Butinant jusqu’à l’extase
La liqueur des merveilles
Délaissées en fragiles esquifs
Au grand fleuve d’une vie toujours trop courte
.
Ivre de beauté et de courbes
De soupirs et d’attentes
Demeure le temps de ne rien faire
.
Manosque, 3 juillet 2011
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