De temps en temps, en trainant sur des blogs amis comme celui de Zdenek/Arthur Rabot avec son Ombre du Z, on découvre des petits articles très sympas ventant les mérites de films, CDs, bouquins ou ici de Comics. Zdenek, donc, a fait un super article sur un Comic en noir et blanc nommé Walking Dead, revisitant les films de zombis. Ce we j’ai craqué à la FNAC et acheté sur un coup de tête tous les tomes dispos. Et….
Walking Dead – Quand les Comics croisent Romero.
Georges Romero c’est un peu la référence du film de zombie avec son mythique « La Nuit des Morts Vivants », « Zombie » ou son prochain « Diary of the Dead ». Il a été le premier a donner une véritable dimension sociale à ces films jusqu’alors réservé à un public de Drive-in. Chez lui, le mort-vivant est juste un prétexte pour traiter de sujets comme la société de consommation, la propagation du mal, ce qui nous définit en temps qu’être humain. Bref un ensemble de thématiques plutôt philosophique qu’une vision « basique » de ses films ne permet pas forcément de déceler.
Son approche particulière a pas mal marqué les esprits et nombreux sont ceux qui ont tenté d’imiter son style sans jamais y parvenir. La plus part des tentatives se sont soldées par d’immondes navets, mal foutus ou fournissant du gore à outrance en oubliant le message sous-jacent qui fait la force des films de Romero.
La force de Walking Dead réside justement dans sa reprise des thèmes chers à ce bon vieux Georges. Ici, nous avons à faire à un « never-ending zombie flick », un film sans fin ou les héros n’arrivent ni à annihiler toute menace, ni à s’enfuir. Grâce à ce contexte de menace permanente, le scénariste Robert Kirkman peut se concentrer sur le plus important : ses personnages. On suit donc Rick, policier se réveillant à la suite d’un coma prolongé dans une Amérique dévastée. Il va essayer de retrouver sa famille, puis avec un petit groupe de survivant de redémarrer une nouvelle vie. Sauf que parfois, les humains sont plus meurtriers et plus dangereux encore que les morts-vivants.
Au fil des nombreux tomes de la série (encore en activité à l’heure actuelle), la petite bande de survivants évolue, entre les morts, les rencontres, les pétages de plomb ou jeux de pouvoir. L’invasion de zombie ne devient plus qu’un prétexte, un catalyseur permettant de faire ressortir les plus bas instincts, presque animaux et surtout orientés vers un seul but : survivre, quel qu’en soit le prix et sans se soucier des autres.
Au dessin, Tony Moore et Charlie Adlard excellent, dans un splendide noir et blanc, à retranscrire cette atmosphère de fin du monde. Ruines, désolation, chair putréfiée et rares coins de paradis ont rarement été aussi mis en valeur. La caractérisation des personnages est immédiate, malgré le nombre plutôt élevé de protagonistes à suivre.
Image avait commencé sur les chapeaux de roues dans le domaine de l’édition, et on était en droit d’attendre une véritable révolution de leur part. Mais avec le temps, on s’est aperçu que leurs publications tournaient presque toujours sur le même mode. Ce Walking Dead est non seulement leur plus grande réussite jusqu’ici, mais arrive même à remettre en cause les récentes productions de films d’horreur, oubliant trop souvent de raconter une histoire.
Malgré son statut de bande dessinée, Walking Dead renvoie à de la littérature de haute volée, car j’ai rarement vu des personnages aussi fouillés psychologiquement avec une telle économie de mots et de situations. Définitivement du grand art !
Enfin, pour finir sur une touche plus personnelle, Walking Dead utilise énormément des ficelles sur lesquelles j’ai basé mon prochain court Bunker, ainsi que sa suite éventuelle (si le premier rencontre un certain succès). Vu la vitesse et l’ardeur avec laquelle j’en ai dévoré les quatre tomes disponibles chez Delcourt, je crois que j’ai opté pour un bon parti pris scénaristique. Maintenant y’a plus qu’à !
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 28 février à 15:26
Je partage, une tres bonne BD, une grande Saga ! Un graphisme superbe, et un scénarion tres bien ficelé.