Introduit aux États-Unis en 1996 à grand renfort de tapage médiatique dans la presse spécialisée, M.D Geist est vite devenu un classique de l’anime d’action, ce qui a valu le succès financier à ses producteurs et distributeurs. Au point d’ailleurs qu’une adaptation en comics a elle aussi vu le jour.
Que ces faits ne trompent pas le lecteur, il s’agit bien d’une production très moyenne dans le genre – et beaucoup la trouveront même franchement mauvaise. Si cette OVA avait vu le jour dans les années 70, où les productions orientées action commençaient vraiment à s’affirmer, elle aurait pu se voir considérée comme « bonne » – voire peut-être même « très bonne » –, au moins pour son aspect épique, mais elle arriva au milieu des années 80 et la plupart des productions de l’époque se montraient déjà bien plus abouties que celle-ci – tant sur le plan de l’action pure que sur celui des idées, faute d’un meilleur terme.
En fait, M.D Geist n’est pas si mal réussi que ça, il présente juste comme principal défaut de se cantonner à une apologie du triomphe de la force brute sur la raison, ce qui reste bien sûr un discours pour le moins limité. La version Director’s Cut, quant à elle, ne propose que quelques minutes de plus en tout début et en toute fin, pour ouvrir la porte à la séquelle de cet opus, de sorte qu’elle ne rajoute rien de spécial à l’intrigue de base qui se résume dans les grandes lignes au synopsis décrit ci-dessus.
Techniquement correct et son scénario revu et corrigé quelques millions de fois, M.D Geist brille toutefois pour ses designs – en particulier concernant les mechas – et la qualité de réalisation de ses scènes d’action, riches en hémoglobine et en effets pyrotechniques plutôt réussis mais qui ne se démarquent pas vraiment du reste des productions de son temps.
Pour aficionados, donc : ceux-ci ne seront pas déçus. Les autres passeront leur chemin sans regret. Sinon, il reste une production qui sut jadis se tailler une place particulière au sein du fandom occidental.
Je ne crois pas que ça suffise pour en faire un classique…
Notes :
Fondé et co-produit par Central Park Media, la version Director’s Cut de M.D Geist (1996) inclue cinq minutes de pellicule supplémentaires rajoutées à la version originale de 1986 à travers une nouvelle introduction et une nouvelle conclusion afin d’ouvrir le récit vers sa séquelle M.D Geist II – Death Force (Koichi Ohata ; 1996).
Le personnage de M.D Geist resta la mascotte de Central Park Media depuis le tout premier jour d’existence de cette compagnie jusqu’à sa fermeture en 2009.
M.D Geist, Hayato Ikeda, 1986
ADV Films, 2009
91 minutes (inclut M.D Geist II), pas d’édition française à ce jour
Cette chronique fut à l’origine publiée sur le site Animeka