Il est parfois des excuses acceptables. L’été, le soleil tape habituellement fort et peut déranger les esprits peu consistants ou trop éloignés des réalités quotidiennes. C’est bien compréhensible. Mais ces jours, le soleil se cache, comme s’il devait avoir honte de ce qu’il aperçoit, de là-haut, depuis son perchoir. A sa place, j’en ferais certainement autant. Dans l’hexagone, en une seule journée, on a rétribué un illustre incapable pour solde de tout compte de la modique somme de 975.000 euros, et on blanchit 2 pseudos athlètes qui ont eu un brutal besoin de changer de discipline…
Il y a bien une petite interdiction de participer aux compétitions les plus lucratives, il y a bien quelques heures de travaux d’intérêt général, mais tout de même. De tels gestes sont à mes yeux d’une gravité extrême et auraient dû être sanctionnés par une suspension bien plus conséquente, afin d’envoyer un signal fort aux bagarreurs à la petite semaine. Tous les dirigeants et éducateurs sportifs, dans les milliers de clubs amateurs, vont à nouveau avoir beaucoup de mal à expliquer les belles vertus humanistes du sport, de respect d’autrui et des règles, quand les idoles, ceux qui sont censé montrer l’exemple, se comportent comme des voyous.
On ne peut que se rappeler du cas «Barthez», crachant sur un arbitre lors d’un match amical en 2005 sans aucune conséquence, puis du cas «Zidane», un gars apparemment gentil, surdoué et introverti qui finit sa carrière sur un coup de tête dévastateur pour l’image du sport dans une société gangrenée par la violence gratuite, et par l’impunité à transgresser à peu près tout ce qui rend normalement possible la vie en société. Il s’est mollement excusé, et puis rien : le public lui a rendu une béate et stupide admiration. Et puisqu’on parle bien de «professionnels», dans mon environnement professionnel à moi, mettre mon pied au cul aux collègues – et certain(e)s le mériteraient bien – me coûterait, bien que fonctionnaire, ma place, sans autre forme de procès…
Si l’on n’y regarde de plus près, le signal de la prise de libertés avec les règles, de la perte des valeurs humanistes ne vient pas des enceintes sportives. Ce n’est qu’une des nombreuses conséquences de l’image donnée par le monde politique qui s’affranchit sans complexe des règles qu’il fixe pour le commun des contribuables, et ce, d’autant plus facilement qu’elles sont contraignantes, avec de solides protections et immunités. Nul besoin d’explication de texte pour des esprits simples, ou un peu plus opportunistes que les autres. En cette période d’insouciance, considérons simplement le cas de Christine Lagarde, nommé triomphalement à la tête du FMI, avec son diplôme de combine à Nanard dans la poche. Allez ensuite dans les écoles de cités populaires, expliquer la signification des mots «rigueur», «travail», «honnêteté».
Voilà, je vais faire comme David, et laisser reposer le clavier quelques jours, quelques semaines peut-être. Je ne pars pas, il y a KDB à Lyon…
Bonnes vacances à tous, même aux blogueurs de droite.
Ce qu’en disent les copains :
- Lagarde accrochée
- Des cailloux dans le brouillard
- On te Lagarde ta place au FMI ?
- FMI : et oui, la France a encore une casserole au cul !
- Christine Lagarde innocente ? De quoi ?