Cameroun sécurité: Les méthodes anti-cambriolage à l’épreuve

Écrit par Cameroon Tribune   

Pour contourner le recours aux technologies qui suscite une adhésion moyenne, les ménages multiplient les astuces pour protéger leurs domiciles.
L'incident s'est déroulé en pleine journée. Alors qu'elle rentrait de son labeur quotidien au quartier Ndamvout sur la route de l'aéroport, Josiane M. a eu la désagréable surprise de découvrir la porte principale de son appartement, ouverte. A l'intérieur, appareils électroniques, bouteilles de gaz et vêtements emportés, le tout visiblement sans aucune trace d'effraction. La curiosité, c'est que pour cet appartement situé dans un camp de logements collectifs à Mballa II, le forfait a été perpétré sans qu'aucun des voisins immédiats (trois appartements au moins) n'ait rien senti. Un malheur qu'un peu plus tôt, son amie Catherine Z. au quartier Mvog-Ada a également connu. Mais là, c'est au courant de la nuit, alors que les occupants de la maison étaient endormis, que les cambrioleurs ont frappé. « Nous n'avons pas été alertés. Ce n'est qu'en nous réveillant au petit matin que nous avons constaté que tout avait été emporté », explique cette autre victime. Et un de leur collègue de leur faire remarquer que pour l'un comme l'autre cas, un dispositif d'alarme aurait peut-être évité le pire. Pour la première en alertant tout au moins les voisins. Et la seconde en réveillant les pensionnaires de la maison.

Le constat semble pourtant généralisé. Alors que la sécurisation des domiciles est une préoccupation de premier ordre pour pratiquement tous les ménages, les dispositifs d'alarmes électroniques ne font pas spécialement courir. Ce, alors même que, l'évolution des technologies aidant, des modèles simplifiés et moins onéreux sont sur le marché. « Avant, pour installer une alarme, il fallait faire venir des techniciens pour placer l'installation, en plus d'acheter le matériel. Vous en aviez pour au minimum 100.000 F. Aujourd'hui pour 20 à 25.000 F, vous avez des petits gadgets que vous installez vous-mêmes », explique Alain Noutcheu, commerçant d'articles électroniques. Mais selon lui, beaucoup ont encore en mémoire les « anciens modèles » rébarbatifs et onéreux, ce qui freinerait l'élan.

Du coup, pour parer à cette cherté avancée comme argument par beaucoup, d'autres astuces sont mises à contribution, certaines utilisant de malicieux système D. C'est ainsi qu'à défaut d'alarmes conventionnelles, des ménages ont adopté un système d'apache utilisant bouteilles et objets métalliques pour provoquer du bruit à la moindre intrusion par l'une des entrées, porte ou fenêtre. Dans le registre dissuasif, d'autres technologies permettent d'installer un commutateur de commande automatique du courant. Il permet ainsi d'avoir à des intervalles réguliers une lumière qui s'allume dans certaines pièces, donnant ainsi l'illusion aux éventuels cambrioleurs que les occupants de la maison sont encore éveillés. « C'est aussi une question de mode. A un moment, un système de sécurité arrive et se répand. Et au bout d'un certain temps, les gens l'abandonnent », fait remarquer un observateur averti.