image : timeo
Les voix du seigneur de l’Elysée sont impénétrables… et de plus en plus tortueuses quand elles passent par Neuilly-sur-Seine. Ainsi, plutôt que de la jouer profil bas après l’abracadabrantesque semaine vécue par l’UMP neuilléenne, Nicolas Sarkozy n’a rien trouvé de mieux que de recevoir successivement à l’Elysée les deux candidats se revendiquant de lui (enfin celui qui celui qui a tenu la baraque UMP à Neuilly depuis 2002 et celui que Patrick Devedjian a intronisé bien qu’il se refuse à prendre sa carte du parti majoritaire).
Arnaud Teullé qui se voyait en successeur légitime avant devoir sur édit présidentiel laisser sa place à David Maritnon (depuis sacrifié à la raison d’Etat et des sondages), est le premier à sortir du Palais en pavanant : "je viens de rencontrer le président de la République auquel j'ai été expliquer la décision que j'ai prise d'être candidat à l'élection municipale du 9 mars prochain. Il a écouté avec attention quelles étaient mes motivations et je suis très heureux de son écoute". Avant d’ajouter en signe de défi : "j'ai été suspendu de l'UMP, mais aux yeux des Neuilléens je serai le candidat de l'UMP mais pas soutenu par l'UMP" et de conclure "j'ai eu cette conversation qui était pour moi importante, car j'ai des liens particuliers avec le président de la République qui remontent à un temps où j'ai beaucoup travaillé pour lui. Et il était pour moi nécessaire d'exprimer les raisons profondes de cet engagement". On a connu mieux au niveau de l’autorité présidentielle… surtout si Nicolas Sarkozy, comme l’affirme Arnaud Teullé, lui a réellement souhaité "bonne chance".
Après ça, Jean-Christophe Fromentin peut toujours affirmer qu’il "a présenté au chef de l'Etat son projet municipal pour Neuilly" et "a notamment évoqué avec lui les grands dossiers de la ville", le doute n’est pas, loin s’en faut, levé. Et il beau ajouter que "le président l'a assuré de son soutien" et l’a "officiellement invité au dîner d'Etat qui sera organisé le 10 mars en présence du Président Israélien Shimon Peres", on a du mal à croire à la sincérité du chef de l’Etat… que ce soit envers l’un ou l’autre des deux candidats.
Heureusement pour lui, Nicolas Sarkozy, quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise, même (et surtout) si c’est d’un grotesque achevé, peut compter sur un des zélotes zélés pour le défendre envers et contre tout. Après le lumineux Roger Karoutchi le comparant sans retenue ni pudeur à Jean Zay, c’est a tour de la classieuse Nadine Morano de monter au créneau pour le défendre en vomissant sa haine des journalistes et des opposants politiques. Pour les premiers elle crache :"nous avons eu la semaine des charognards, et j'ai beaucoup apprécié le mot qu'a utilisé Rama Yade". Face aux seconds, elle éructe : "je pense qu'on est arrivé à une semaine des revanchards. Je me suis demandée si c'était pour faire la promotion du magazine Marianne ou pour faire la promo de ceux qui n'ont rien à dire et qui ont envie d'exister C'est un peu le syndicat des battus. S'il y a un appel à lancer aux Français c'est surtout de la vigilance par rapport au néant qu'il y a en face"
On appréciera à sa juste valeur le niveau de l’argument du type "c’est cui qui dit qui y est"… digne d’un élève de CM2 , classe à laquelle s’intéresse tant le président de la République.