Total Kheops

Par Lonesloane

De Jean-Claude Izzo.

« Où l’on côtoie l’infiniment petit de la saloperie du monde » Total Kheops chapitre 12.

Marseille… Les riches, les pauvres, les cigales, les bons, les truands, les gangsters, la misère, la richesse, le vieux port, les braquages, les cigales, la cuisine à l’huile d’olive, la chaleur, la mer, les quartiers nord, l’amour, la drogue, le marché aux poissons… la mort…

Total Kheops, c’est une plongée à cœur ouvert dans la ville de Marseille, en tournant les pages on a l’impression de discerner les odeurs, d’entrevoir un paysage, une rue, un quartier, d’entendre le brouhaha de la foule sur le vieux port, de souffrir de la chaleur… En tournant les pages on se noie dans cette gigantesque cité, elle nous attrape de toute ses forces.

Fabio Montale a dans les 45 ans, c’est un « putain » de flic depuis trop longtemps, les quartiers nord, il connait comme sa poche, les rouages de la délinquance, de la filouterie. Comme personne il sait quand et comment intervenir, et surtout pourquoi. Fabio Montale, il a grandit à Marseille, avant, on imaginait tout sauf le voir un jour chez les poulets. Quelque part c’est ce virage qui lui aura fait perdre ses seuls amis, ses meilleurs amis à l’époque. Ugo et Manu ont continué à donner dans les braquages, à grimper dans l’échelle sociale de la pègre marseillaise. Lole ne savait plus ou pas qui aimer dans ce trio, elle a préféré ne choisir personne.

Mais le passé a souvent tendance à ressurgir, pas forcément pour le meilleur. Manu est retrouvé mort un matin, assassiné, Ugo en cherchant à le venger tombera sous les balles de la police, Lole préfèrera l’exile, la fuite vers un ailleurs qu’elle n’est même pas certaine de connaître. Fabio, même vingt ans après n’arrive pas à s’y résoudre. En rester là ? Impossible, ce n’est pas de la vengeance, non, c’est comme ça. La justice, une justice, quelque chose. Pour le meilleur, comme pour le pire.

On referme « Total Kheops » dans un drôle d’état, Fabio Montale et son univers, eh bien on s’y attache vraiment. Du coup, c’est avec fébrilité qu’on file chez son libraire pour se procurer « Chourmo » les deuxième volet de « La trilogie Fabio Montale ».