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Terrorisme des extrêmes

Publié le 04 août 2011 par Melusine

L'agence Europol ou Office européen de police, fondé en 1992, publie chaque année depuis 2001 un rapport sur l'état du terrorisme en Europe (The UE Terrorism Situation and Trend Report). Malgré le cas Breivik, la menace du terrorisme islamiste est loin d'être fictive. Si les attentats de cette mouvance sont restés limités, cela tient surtout à l'action efficace des services de police en amont. Mais l'Europe reste une des principales cibles des diatribes des djihadistes et le flux continu de l'immigration en provenance d'Afrique du Nord accroît le risque :

"The current and future flow of immigrants originating from North Africa could have an influence on the EU’s security situation. Individuals with terrorist aims could easily enter Europe amongst the large numbers of immigrants."

Mais le rapport dresse aussi le tableau des autres voies du terrorisme sur le sol européen. Les attaques comptabilisées en 2010, on fait relativement peu de morts, mais il est vrai qu'elles ne visaient pas nécessairement des personnes, contrairement à Breibik et aux Islamistes (avec le seul cas norvégien, le rapport 2011 s'annonce déjà beaucoup plus sanglant). Les mouvements terroristes actifs sont :

- les séparatistes (160 attaques, principalement en Espagne et en France), 

- l'extrême-gauche et les anarchistes (45 attaques, en Grèce notamment), les plus meurtriés,

- les islamistes (3 attaques au Danemark et en Suède). Les services de police ont par ailleurs arrêté 89 islamistes avant qu'ils ne commettent les attentats fomentés. 

Les extrèmes-centristes, les modérés, les "partis de gouvernement" et l'extrême-droite sont absents du tableau (0 attaque) : "No right-wing terrorist attacks occurred in the EU in 2010". Voilà de quoi faire pièce aux fantasmes journalistiques.

Il faut cependant émettre quelques réserves sur ces statistiques. Le rapport ne parle pas d'attentats mais d'"attaques", et regroupe dans cette catégorie aussi bien les attentats à la bombe que les assassinats par arme à feu. Il est parfois difficile de distinguer les actions terroristes des pratiques du grand banditisme. En outre, ce qu'on entend par "terrorisme" semble assez variable suivant les pays. Peut-on par exemple parler de terrorisme lorsqu'il n'y a pas d'actes terroristes, comme dans le cas de l'extrême-droite, mais simplement... des concerts de rock !?

De même, la qualification de terrorisme est-elle toujours bien fondée lorsqu'il s'agit de protection de l'environnement ? Le rapport intègre ainsi sous le nom de terrorisme l'opposition des riverains à la construction d'une centrale nucléaire ou les critiques faites à l'industrie pharmaceutique et aux compagnies pétrolières !

Bref, d'après Europol, je suis extrêmement terroriste !


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