La tempête tropicale Emily approchait jeudi 4 août au matin de la République dominicaine et de Haïti, accompagnée d'un vent soufflant en rafales à 85 km/h et de pluies tropicales. Les autorités se préparaient à évacuer des dizaines de milliers de personnes vivant sous des tentes depuis le séisme de janvier 2010.
Emily a perdu de son intensité mercredi 3 août à l'approche de l'île, mais son passage pourrait tout de même entraîner des dégâts importants. Elle se trouvait jeudi matin vers 5 heures à 75 km au sud-est d'Isla Beata, la pointe sud de la République dominicaine, non loin de la frontière avec Haïti, selon le centre national des ouragans des Etats-Unis (NHC). La cinquième tempête de la saison des ouragans dans l'Atlantique-Nord devrait passer jeudi matin au-dessus du sud-ouest haïtien, où de fortes chutes de pluie se sont déjà abattues.
En Haïti, le centre des opérations d'urgence national a dit se tenir prêt à venir en aide, le cas échéant, à environ 300 000 personnes, et plus de 1 200 abris ont été rendus disponibles pour accueillir les déplacés. Quelque 600 000 Haïtiens vivent toujours réfugiés dans des camps installés après le tremblement de terre de janvier 2010, dans des conditions précaires.
"Par temps de pluie normal, nous ne pouvons pas rester ici parce que l'eau s'infiltre entre les tentes. Ils parlent maintenant d'une tempête avec beaucoup de vent et de pluie. Je ne sais vraiment pas quoi faire", dit Wideline Azemar, 42 ans, réfugiée avec ses quatre enfants dans un camp de Port-au-Prince.
Les autorités craignent que des inondations créent des ravages dans les camps de Port-au-Prince. Si la tempête se déchaîne sur la capitale haïtienne, les services d'urgence pourraient rapidement se retrouver débordés.
"Il n'y a de la place que pour 30 000 personnes" à Port-au-Prince et dans ses environs, "c'est largement insuffisant", a expliqué une personne proche de la protection civile, s'exprimant sous couvert d'anonymat. Selon cette source, des écoles, des églises et d'autres bâtiments publics ont été réquisitionnés, mais manquent la plupart du temps d'installations sanitaires.