On ne donnait pas cher du énième relaunch de la Planète des Singes, franchise lucrative de la Fox ayant connue bien des suites (films, série…). Si le grand Burton (Tim de son prénom, dont le remake signait un peu le déclin artistique…) s’est essayé à la reconstitution de l’original, le studio a bien compris qu’il fallait faire table rase du passé. Et vous l’aurez compris, la surprise est au rendez vous.
Plutôt intelligent, ce nouvel opus de la saga parvient à respecter ses anciens (sans le Burton, pour le coup complètement écarté) sans trop de mal. Normal, on se retrouve quelques années avant le film avec Charlton Heston, sans trop savoir quand exactement. A partir de là, peu de difficultés à insérer du nouveau contenu. Et les scénaristes s’en donnent à coeur joie, avec pour seul mission de révéler les origines de la prise de pouvoir des singes sur la planète, et l’avènement de leur chef suprême, le primate César. Avec pour acteur principal James Franco (ce qui, en ce moment, est plutôt bon signe – 127 Hours, Harvey Milk…), nous voilà avec un scientifique déterminé à guérir son père de la maladie d’Alzheimer, et dont le remède testé sur des singes donnera de grands résultats… La suite est plutôt convenue, mais efficacement distribué. Les singes évoluent, ruminent puis se libèrent. Et les premiers combats surgissent. Le film est d’une densité incroyable, pour un minimum d’action. Souhaitant clairement relancer la franchise, le studio laisse libre court à un récit centré une évolution intelligente et maîtrisé des singes, sans fournir de l’action à tout va. A peine aura t-on quelques scènes haletantes en fin de bande…
Et si le film révèle un scénario mature et dense, c’est avant tout grâce à une totale réussite des effets spéciaux sont particulièrement saisissants. Passé la première surprise du rendu (dès les premières images, c’est assez bluffant – même si on a pu s’habituer via les visuels de promotion), on oublie complètement la technique pour voir les singes évoluer. Andy Serkis a du fournir un sacré travail… et le film opère dès lors parfaitement! Une vraie réussite face aux mauvais films qui ont pollués nos écrans ces dernières années. Le studio Weta, responsable des effets sur Avatar ou King Kong (qui pourrait être le grand frère de ces Singes là), reste à la pointe. A mi-chemin entre L’Armée des 12 Singes (une scène spécifiquement y fait écho, une sorte d’hommage), et les Singes du premier film, ces Origines sont donc une réelle bonne surprise dans le paysage cinématographique actuel. Film réfléchi et construit, bien que ne pouvant éviter quelques écueils dans son scénario (notamment le rôle du directeur de laboratoire, véritable girouette qui change de personnalité à chaque apparition), on se surprend du coup à espérer une suite (pas nécessaire non plus) pour voir les Singes grandir.