Juste un petit mot en complément pour, aujourd'hui, parler encore un peu argent,
puisque le sujet a été évoqué samedi dernier.
Un bilan rapide en additionnant les entrées des différentes visites dont je vous
épargnerai la liste : 1220 livres de tickets à nous deux...
Vous ajouterez à ça pratiquement la moitié en bakchichs, tantôt pour l'ouverture
d'une porte, tantôt pour l'éclairage à l'aide d'un savant jeu de miroirs d'une scène très sombre, parfois aussi simplement pour se débarrasser d'un gardien collant, d'autres fois encore pour
accéder au toit d'un temple ...
En gros, je comptais en bakchich supplémentaire le même prix que celui du ticket.
Comme ils sont malins, bien souvent, si vous avez un ticket pour deux tombes sur un
même site, une fois lâché le pourboire, apparaît un second gaffir
qui voudra vous faire visiter personnellement la deuxième tombe, et vous aurez à remettre la main à la poche
... C'est le jeu ...
Voilà donc le coût d'une dizaine de jours de visites de tombes et de temples,
auquel vous aurez bien entendu rajouté vous même le prix du taxi et du ferry-boat pour vous rendre sur la rive ouest.
Une opportunité à ne pas manquer consiste à visiter de temples en restauration ou
de chantiers archéologiques le vendredi ... En effet, vous n'ignorez pas que le vendredi est le
jour de congé des équipes de fouilles ou de restauration, si bien que c'est aussi le jour où le chat n'y est pas ... Et votre enturbanné de gardien ne manquera pas de sortir son trousseau de
clefs et de vous ouvrir les salles normalement fermées, en faisant mine de ne pas vouloir être vu.
Sachez bien que peu importent les précautions qu'il fait semblant de prendre et de
vous faire prendre pour vous éviter de vous montrer : surgira forcément - et comme par enchantement - un "chef" ou soi-disant tel qui fera mine d'enguirlander votre mentor qui prendra alors
bravement votre défense et demandera quelques moments supplémentaires en vous conseillant de donner quelque chose au chef pour prix de sa mansuétude.
Un petit rab imprévu de bakchich qui, bien entendu, s'ajoutera à la largesse
spontanée que vous auriez eu pour "votre" gardien ...
Mais quel plaisir immense que d'être seul dans le temple d'Opet à
Karnak
et de pouvoir admirer les reliefs tout frais rénovés dans leur splendeur polychrome,
et de bénéficier des puissants lampadaires halogènes des restaurateurs pour faire vos photos
!
Bien sûr, vous aurez parfois l'impression de vous être fait rouler dans la farine
lorsqu'on aura juste poussé un manche à balai opportunément placé en travers d'un passage pour vous faire passer "là où les autres ne vont pas"
et que vous vous retrouverez (délesté de cinq livres) sans autre obstacle sur le parcours des troupeaux de
touristes lambda. La prochaine fois, vous ferez le parcours dans l'autre sens !!!
Le plus difficile, à ce jeu, est de réussir à toujours avoir sur soi de petites
coupures, car ne vous faites pas d'illusions, si vous proposez vingt livres en tendant un billet de cinquante, jamais votre interlocuteur n'a ni ne peut avoir la monnaie, et vous en serez quitte
pour un pourboire non mérité ou que vous ne désiriez pas donner.
La monnaie est le bien le plus difficile à conserver en Égypte, et même lorsque
vous payez au restaurant, c'est toujours un grand souci d'avoir votre dû ...
Bon, ça suffit pour aujourd'hui, on parlera de cuisine un autre jour !
François
Ici même, dans la partie "Commentaires", n'oubliez pas de lire les réponses que François a eu (et continuera d'avoir) la gentillesse d'adresser à tous et ce, jusqu'à mon retour définitif sur ce blog ...
Merci à vous de poursuivre la lecture de son récit ; merci à lui d'accepter de jouer le jeu et de pallier mes absences estivales ...
Richard