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Le curé de Ste Colombe, par l'Acthalia

Publié le 20 juillet 2011 par Artemisia72

Sur un texte de Jean-Claude Boulard - qui, en plus d'être maire du Mans, construit petit à petit une oeuvre d'écrivain, la compagnie d'Olivier Couasnon, l'Acthalia, nous a proposé vendredi soir une soirée attachante : les confidences, les anecdotes d'un curé hors du commun, au soir de sa vie.

Celui que ses amis, Jean et Marie, n'appellent jamais autrement que "l'abbé" fut d'abord un enfant turbulent, enfant de choeur durant la journée, chef de bande dans les rues du Vieux Mans le soir, en particulier vers les Pans de Gorron, là où se tenaient les fameuses maisons aux lanternes rouges, dont le propriétaire, dit-on, n'était autre que l'Évêque...

Perpétuellement en marge d'une église trop riche, trop éloignée de l'idéal de pauvreté et de fraternité du Christ, notre curé fut résistant, puis participa à l'occupation française en Allemagne, avant de finir, en disgrâce, curé de campagne à Sainte-Colombe, un bourg de la Sarthe... 

L'homme s'exprime tantôt avec humour et malice, tantôt avec indignation ; et peu à peu il se rapproche de sa fin, une fin acceptée, attendue sans crainte ni regret. 

Un tel texte, justement en ce moment, m'a touchée et apaisée ; cet homme fidèle à ses convictions, à ses idéaux, et serein au moment du départ, c'était consolant ; la mort est dans l'ordre des choses, quand elle survient après une longue vie, et sans trop de douleur. Il faut savoir, disait Lucrèce, quitter la vie comme on sort d'un banquet...

Fidèle à elle-même aussi, la troupe de l'Acthalia propose des pièces, qui, comme celles de Brisville, reposent sur l'illusion théâtrale, l'identification des spectateurs aux personnages, la mimésis - d'autant, ici, que le spectacle était donné dans la Collégiale Saint-Pierre La cour : l'architecture gothique s'accordait parfaitement au sujet. C'est un théâtre très "classique", fidèle aux préceptes d'Aristote, qui raconte une histoire... Tout cela peut sembler un peu suranné, certes, comme si toutes les interrogations et les recherches du XXème siècle, d'Ionesco à Brecht, d'Arthaud à Beckett n'avaient pas eu lieu. Mais il faut avouer qu'on y prend plaisir...


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