Leprosy, entre sauvagerie et nuances…
Un an s’est écoulé, nous sommes en 1988, Nos amis dealers de musique placent délicatement Leprosy devant Scream Bloody Gore.
Force est de constater que, dès la première écoute on est happé par l’ébauche de l’univers de Death (cf le morceau Leprosy).
La nouvelle Galette de la bande de Chuck s’inscrit de façon logique comme une suite plus que réussi de Scream Bloody Gore.
A mon sens, Leprosy est une version développée de Scream Bloody Gore. Sur ce nouvel effort du groupe, on retrouve un socle commun : l’ensemble des ingrédients qui faisait de Scream un très bon album, notamment des changements de tempo surprenants, ravag… ho et puis vous n’avez qu’à relire le paragraphe précédent !!!
Je pense qu’un morceau comme Born Dead illustre parfaitement la construction de ce second opus, mais surtout la progression, ou plutôt l’évolution du groupe.
Une intro et sa ligne de batterie qui aurait sa place sur Scream Bloody Gore, puis … ca y’est l’entreprise Schuldiner déroule, des bridges improbables, des plans techniques réglés comme une horloge suisse et surtout plus personnels. On sent poindre la future mimine inimitable du grand Chuck.
On comprend de suite qu’il y’a déjà un monde entre les 2 premiers albums sortis à 1 an d’intervalle.
En bref, si vous tenez absolument à comparer Les 2 premiers albums de Death, il vous suffit de deux mots pour qualifier le second par rapport au premier : « plus » et « amélioration ».
Clairement, cet Album bastonne et réveillerait un mort ou du moins ferait headbanger les sexagénaires amorphes de notre Assemblé nationale adorée.
Mais pour sa richesse, ses nuances musicales et cette énergie quasi palpable… Leprosy mérite d’être apprécié dans son intégralité. C’est un album qui a du caractère et qui se démarque de la scène death métal émergente.
Personnellement j’adhère totalement à Leprosy pour ses compos sans compromis, ses plans bruts de décoffrages, ses sonorités sauvages et parallèlement ses petites nuances, ses bridges et ses changements de riffs totalement inattendus… L’album est surprenant, sauvage, extrêmement riche et parfois sombre. Ne perdons pas à l’esprit que nous ne sommes qu’en 1988, la vague thrash est déjà sur le déclin, cette scène est complètement saturée et seul une grosse poignée de groupes sort son épingle du jeu. Le death métal balbutiant, directement inspiré par le thrash, est lui en plein essor, mais se cherche encore… C’est dans ce contexte que les passionnés de métal découvrent Leprosy, leur première bible du death métal.
Alors là, moi je crie « Spirituaaaal Healingggggg ». La naissance d’un mythe ?
On y est, on rentre dans le dur … ou presque. Certes Spirtitual Healing est qualitativement un poil au dessus de ses prédécesseurs (en même temps, si je n’avais pas peur de sombrer dans la redondance je vous servirais de nouveau cette phrase en introduction de chaque Album de Death …), mais cette 3e offrande de la Team Schuldiner, sortie en 1990 est un album pivot ou charnière pour certains, et une clé qui ouvre une porte sur l’univers Schuldinerrien pour votre serviteur.
La porte est ouverte et laisse entrevoir ce qui nous attend très prochainement, mais parallèlement en se retournant on peut observer une période passée et révolue… enfin peut-être pas complètement.
Tout d’abord, il est à noter que Maitre Chuck c’est entouré « DU » guitare hero du thrash / death métal, j’ai nommé James « le mercenaire » Murphy (Obituary, Cancer, Testament, Konkhra …). Forcement, vous en déduirez à juste titre que les soli, bridges et autres leads (je ne me remettrais jamais du refrain de Spiritual Healing construit sur un tapping !!!!) sont largement mis en exergue et c’est probablement une des premières choses qui saute à l’oreille. Mais Chuck n’est pas en reste et les 2 se rendent coup pour coup, bref du solo en veux tu, en voila !… il suffit d’environ 2 minutes 30 d’écoute pour s’en rendre compte.
Sur cet album il y a un réel effort au niveau de la production, le son est un peu moins sauvage qu’il ne l’était sur Scream Bloody Gore et Leprosy, la batterie est un peu plus travaillée, les compos plus lourdes et plus riches, et donc les changements de plans que vous attendez sur le qui vive mais qui malgré tout vous surprennent à chaque fois, me paraissent un peu moins bestiaux. Les textes eux s’aventurent vers des thématiques plus concrètes (l’avortement, les dérives du religieux et autres problématiques liées aux drogues dures…). Finis les récits des contes de la crypte chantés à tombeaux ouverts !!!
Allez je me lance : « Et si Spiritual Healing était l’album de la maturité ? Du moins pour cette première époque de la discographie de Death« .
Quel bonheur ces soli de Killing Spree et je parle tant pour leur qualité que leur mise en place ainsi que la rythmique qui les soutient.
Cette ambiance des plus sombres sur Altering The Futur ou bien encore cette lourdeur de Within The Mind (enfin globalement car il y’a toujours “accélération sous roche” quand il est question d’un morceau de Sir Schuldiner)… bref vous l’aurez compris cet album est sévèrement bon.
Mais nous avons ouvert une porte et vu ce qu’il y a derrière … je vous invite maintenant à entrer pour un voyage sans retour.
Chuck aura donc réussi à s’entourer des meilleurs et montrer qu’en tant que leader, il n’y a aucune comparaison possible. Chuck c’est Death. Death c’est Chuck ! La suite demain toujours sous la direction du Blitz.