Jusqu'à présent, la firme affirmait que moins de 40 000 gallons (soit environ 160 000 litres) s'étaient répandus sur une vingtaine de kilomètres carré de criques dans le delta du Niger. Et ce, malgré les vidéos analysées par les experts prouvant que la rupture du pipeline aurait déversé près de 10 millions de gallon, soit autant que lors de la marée noire de l'Exxon Valdez en 1989.
"Des documents consultés par le Guardian montrent qu'à la suite d'une action en justice collective intentée à Londres depuis 4 mois, la compagnie a reconnu sa responsabilité pour la double rupture du pipeline transnigérian à Bodo-Bonny, par lequel 120 000 barils transitent quotidiennement", a ainsi révélé le quotidien britannique daté du 3 août 2011.
La compagnie va ainsi verser plusieurs millions de dollars aux 69 000 membres de la communauté de Bodo dans l'Ogoniland (Sud-Est du Nigéria). Ces marées noires s'étaient révélées catastrophiques pour les communautés locales, qui puisaient la majeure partie de leurs ressources alimentaires dans cette zone. Selon les chefs de la communauté de Bodo, aucune tentative de nettoyage n'avait été organisée, ce qui avait été fatal pour les agriculteurs et les pêcheurs qui exploitaient la zone côtière. De même source, la compagnie n'avait offert que 4000 €, 50 sacs de riz, 50 sacs de haricots, quelques cartons de sucres, de tomates et d'huile aux habitants. Une offre qui avait d'abord été déclinée par les chefs de Bodo, l'estimant "insultante, provocante et indigne", puis finalement acceptée sur conseils des avocats de la communauté.