"Les autorités taiwanaises doivent immédiatement suspendre l'exécution de Chiou Ho-shun, et ordonner qu'il soit rejugé et bénéficie d'une procédure équitable conforme aux normes internationales. Taiwan doit par ailleurs introduire un moratoire sur l'ensemble des exécutions, étape vers l'abolition totale de ce châtiment cruel, inhumain et dégradant", a déclaré Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
À la suite d'une enquête officielle, en 1994, deux procureurs et 10 policiers travaillant sur l'affaire de l'enlèvement de Lu Cheng ont été reconnus coupables d'avoir extorqué des 'aveux' sous la torture.
En 2003, la police a également reconnu avoir essayé d'étouffer le fait qu'un homme exécuté pour d'autres infractions avait avoué le meurtre.
Il a été condamné à mort en 1989 pour deux crimes distincts commis en 1987: l'enlèvement de Lu Cheng et le meurtre de Ko Hung Yu-lan.
Le cas de Chiou Ho-shun a fait l'objet de nombreux allers-retours entre la Haute Cour et la Cour suprême, et a été rejugé 11 fois.
Ses 11 coaccusés ont été condamnés à des peines de prison, qu'ils ont tous purgées; l'un d'entre eux est mort en prison.
Plus de 50 personnes se trouvent actuellement dans le quartier des condamnés à mort à Taiwan. Cinq hommes ont été exécutés cette année et quatre autres le 30 avril 2010. La dernière exécution avant cette date remonte à décembre 2005.
Depuis 2000, le gouvernement taiwanais s'est engagé à maintes reprises à abolir la peine de mort. L'application obligatoire de ce châtiment a été abolie en 2006. Le nombre de crimes emportant la peine capitale a diminué mais les exécutions se sont poursuivies.
"Compte tenu des exécutions récentes et de ce dernier jugement en date, Amnesty International met en doute les déclarations d'intention des autorités taiwanaises concernant l'abolition de la peine de mort", a ajouté Sam Zarifi. "Taiwan doit tenir sa promesse de mettre fin à cette pratique détestable, et suivre la tendance abolitionniste mondiale".
En 1977, lorsque Amnesty International a lancé sa Campagne mondiale contre la peine de mort, ce châtiment avait été aboli dans 16 États seulement. Aujourd'hui, près de 100 pays ont cessé d'y recourir pour tous les crimes, et 139 l'ont aboli en droit ou dans la pratique.
'Taiwan doit cesser de recourir à la peine capitale', a déclaré Amnesty International jeudi 2...