Noctran : les motifs du retrait

Publié le 04 août 2011 par Lesmutuelle

Dans l’optique première de la protection de la santé des patients mais également de la lutte contre les dépenses superflues imposées aux mutuelles santé et à l’Assurance Maladie, l’Afssaps analyse régulièrement l’intérêt thérapeutique des médicaments distribués en France. Il s’agit effectivement de vérifier si ces médicaments permettent réellement d’améliorer la santé des patients qui les prennent mais également de veiller à ce qu’ils ne provoquent pas trop d’effets secondaires plus ou moins graves. De plus au-delà de l’aspect médical qui est naturellement primordial, les pouvoirs publics entendent aussi limiter les dépenses inutiles en terme de protection sociale. En effet, l’Assurance Maladie mais aussi les mutuelles santé sont considérablement sollicitées et éprouvent de plus en plus de difficultés afin de faire face à la problématique grandissante de la protection sociale. Il convient d’ailleurs de noter que depuis quelques années, le transfert de charges de l’Assurance Maladie vers les mutuelles santé s’est nettement accéléré.

Or, il nous appartient de rappeler que les mutuelles santé sont exclusivement financées par les cotisations mensuelles acquittées par les adhérents c’est-à-dire tous les Français qui bénéficient d’une couverture sociale complémentaire. C’est pourquoi en plus de la question du déremboursement médical de la part l’Assurance Maladie, il faut ajouter le coût d’adhésion à une mutuelle santé car il est loin d’être anodin. Dès lors, la mission de l’Afssaps consistant dans l’épurement scientifique des médicaments distribués sur le territoire hexagonal apparaît doublement légitime. A titre d’exemple, nous pouvons notamment citer le cas du médicament Noctran qui a fait l’objet d’un retrait de la part de l’Afssaps : « Le réexamen des données d’efficacité et de sécurité a conduit l’Afssaps à considérer que le rapport bénéfice/risque de cette spécialité est désormais défavorable, notamment parce que l’association des 3 substances actives qui la composent expose les patients à un cumul des risques d’effets indésirables ». Il s’agit d’une décision qui s’inscrit dans la logique développée par l’Afssaps depuis quelques années et résidant dans l’établissement objectif d’un bilan bénéfice/risque Dès lors, il appartient désormais aux professionnels de santé d’informer leurs patients et de recourir à d’autres molécules dans le cadre du traitement des problématiques médicales visées par ledit médicament.