Le cargo militaire KC-390 annonce une čre nouvelle.
Embraer joue désormais en premičre division et, en toute logique, ne quittera pas l’avant-scčne dans les prochains mois. Ainsi, le développement de son gros biréacteur de transport militaire KC-390 vient de franchir une étape importante avec le choix trčs attendu d’un type de moteur, le V2500 du consortium International Aero Engines. Et il est probable que le constructeur brésilien annonce, en fin d’année, un concurrent du C.Series canadien.
La propulsion retenue pour le KC-390 est plus importante qu’il n’y paraît ŕ premičre vue. La plupart des observateurs estimaient en effet que CFM International (General Electric/Snecma) l’emporterait face ŕ IAE. C’est le contraire qui vient de se produire, ce qui signifie, toutes considérations techniques mises ŕ part, que la survie ŕ long terme d’IAE est assurée. Ce qui n’était plus tout ŕ fait certain.
IAE, depuis sa création, apparaît comme un OVNI dans le monde particulier de la propulsion aéronautique, réunissant Pratt & Whitney, Rolls-Royce, MTU Aero Engines et la Japanese Aero Engines Corporation. Un assemblage ŕ premičre vue curieux et compliqué mais qui a néanmoins donné de multiples preuves de son savoir-faire, 5.000 exemplaires du V2500 ayant été vendus pour propulser des moyen-courriers de la série Airbus A320.
Restait ŕ savoir si IAE allait survivre aux événements récents. Pratt, en effet, a repris sa liberté pour aborder le marché potentiel considérable des Airbus remotorisés de la série NEO et son PW1000G a récemment engrangé de premiers succčs. En pratique, Pratt et Rolls-Royce sont ainsi redevenus concurrents, alors qu’ils étaient (et restent) étroitement associés dans le cadre IAE. Mais le consortium, contre toute attente, n’a pas trouvé les moyens de se perpétuer. Du coup, Rolls donne l’impression de se retrouver au bord du chemin, sans proposition concrčte lui permettant de contrer les PW1000G et CFMI Leap-X. Rolls prétend néanmoins ne pas avoir renoncé et évoque réguličrement un projet baptisé RB.282.
On imagine volontiers, par ailleurs, qu’IAE a soumis ŕ Embraer des propositions alléchantes pour emporter la propulsion du KC-390, programme susceptible de connaître des développements importants. Outre le Brésil, cinq pays ont signé des lettres d’intention d’achat pour cet appareil qui se situe ŕ mi-chemin entre le Lockheed Martin C-130J et l’Airbus A400M et volera dans 3 ans.
Une version allongée de capacité accrue est d’ores et déjŕ en préparation et sera livrable ŕ partir de 2018, ŕ destination du marché civil. Du coup, on est en droit de se demander si le KC-390 ne pourrait pas servir de rampe de lancement ŕ un 150 places qui aurait le mérite d’exiger un investissement relativement limité. Déjŕ, la version de base, telle qu’elle se prépare, demande une mise de fonds minimale, de l’ordre d’un milliard et demi de dollars. Cela grâce ŕ l’apport de partenaires de premier rang, américains (Goodrich, Rockwell Collins, notamment), anglais (BAE Systems) et français (groupe Safran). Embraer continue ainsi de forcer l’admiration et se glissant parmi les Ťgrandsť.
Pierre Sparaco - AeroMorning