Beaucoup de bruit pour rien, W. Shakespeare - Création 26000 couverts
Publié le 04 août 2011 par Onarretetout
Quand la Compagnie des 26000 couverts s’attaque à Shakespeare, celui-ci sort de sa tombe, c’est le moins qu’il puisse faire, spectre lui-même après tant de spectres mis en théâtre. C’est le moins qu’il puisse faire, pour remercier les spectateurs de venir encore, près de 400 ans plus tard, applaudir ses pièces. Malgré les variations imposées par les mises en scène (ou à cause d’elles), les tentatives pour en faire des pièces contemporaines en les travestissant parfois. Quand la Compagnie des 26000 couverts s’attaque à Shakespeare, c’est toute l’histoire du théâtre qu’elle prend à bras le corps. Et singulièrement celle de la place des spectateurs. Qui se côtoient pendant près de deux heures, partageant le confort ou l’inconfort des sièges, éprouvant qui l’ennui, qui la surprise, riant ensemble, applaudissant ensemble, certains gardant leur téléphone portable connecté (même silencieux) parce qu’il leur est devenu inimaginable d’être coupés, deux heures durant, du monde extérieur au spectacle qu’ils sont venus voir. Les spectateurs sont la société où se met en jeu la société. Tout ça a l’air bien sérieux, mais on rit du début à la fin avec cette Compagnie née dans la rue et qui, avec cette proposition, s’attaque au théâtre, texte et bâtiment, pour engager le dialogue.
J'ai vu ce spectacle dans le cadre de Paris Quartier d'Eté, au théâtre Silvia Monfort, à Paris.