Acrostiche pour Port-au-Prince
Port où n'appareillent que des vaisseaux fantômes,Où s'écroulent les murs, où s'écoule le sang,Ruisselant des collines délaissées des hommes,Tant leur avidité en a tari les flancs.
Assis sur la faille d'une histoire violée
Uni par des parias, nègres ou flibustiers,
Port-au-Prince est l'esclave d'une providenceRancunière qui, dans la glaise ou dans le sang,
Inondation après séisme, patiemment
Noie cette écume noire qui eut l'arrogance
Coupable, d'aller rouler ses flots loin des cales
Empestées, des nefs de l'empire occidental.