Vous venez de recevoir
un SMS sur votre portable. « Rendez-vous au bunker désaffecté à 15 heures, ton arme sera imposée, vient seul. » Vous n’aimez pas beaucoup cet endroit, vous avez failli y laisser votre
peau la dernière fois. Mais aujourd’hui, vous êtes en forme, et vous devez absolument rester bien placé dans le classement pour obtenir une récompense à la fin du tournoi.
14h55. Vous voilà en approche. La boule au ventre de votre premier tournoi est toujours présente, mais est devenue trop discrète pour vous gêner désormais. Vous arrivez devant l’entrée du bunker.
Une masse de deux mètres de haut vous fixe du regard et ne vous lâche pas des yeux, comme pour vous faire culpabiliser d’avoir cinq minutes d’avance. Elle s’approche de vous, vous fouille
minutieusement, et vous tend un fusil à pompe et quelques cartouches. « Content de te revoir au Club, Seager… »
Les règles cette fois-ci sont simples : vous devez simplement trouver la sortie qui a été décidée par les organisateurs (sur lesquels vous ne savez rien), le tout en tuant un maximum de
personnes. Car quelle que soit la mission, toujours basique, qui vous sera imposée pas le Club, votre principal moyen de gagner des points sera de tuer toutes les personnes que vous rencontrez,
sans bien sûr vous faire tuer vous-même.
The Club ne fait donc pas dans la dentelle, et pourrait se résumer en une seule phrase simple : tuer ou être tué. À travers huit niveaux différents, vous allez devoir vous battre pour survivre,
tout en éliminant vos adversaires. The Club est un jeu qui récompense la prise de risques, et il n’est donc pas rare de devoir traverser un couloir en courant, tout en s’arrangeant pour éliminer
le plus vite possible le malheureux qui se trouve au bout avant qu’il ait le réflexe de vous mettre une balle dans la tête.
Le système de points et de combo est élaboré, mais reste assez simple : après avoir tué votre première victime, votre jauge de combo passe logiquement à 1. C’est de cette jauge que vous allez
tirer le maximum de points, qui vous assureront ensuite une bonne position au classement général. Une fois cette jauge à 1, celle-ci se vide peu à peu. Vous allez donc devoir courir le plus vite
possible vers votre prochaine cible pour l’éliminer avant que votre jauge disparaisse. Votre combo passe ainsi à 2, mais la jauge se vide alors plus vite. Et ainsi de suite, plus votre combo est
élevé, plus il est difficile de le maintenir à son niveau.
Bien
sûr, cela contribue grandement à l’adrénaline que le jeu procure. Le joueur est constamment sous pression, et doit enchaîner les morts tout en prenant garde à ne pas mourir lui-même, et surtout à
respecter le temps qui lui est imposé quand la mission le demande. Chaque niveau est divisé en plusieurs étapes, qui proposent parfois des objectifs différents. Ainsi, il sera parfois demandé de
simplement sortir vivant du niveau, quand d’autres missions demanderont de respecter un temps imposé (et généralement très serré), ou encore de faire plusieurs fois le tour du niveau. Rien de
très original en soit, mais on n’en demande pas vraiment plus en regard du sadique qu’on prend à flinguer ses adversaires en pleine course.
Même si on n’a jamais vraiment le temps de s’y attarder vraiment, on regrette que les décors ne soient pas un peu plus variés. En tout, on a droit à une vieille aciérie, les rues de venise, une
ancienne prison, un paquebot en ruine, un entrepôt vide, un manoir en ruine, un bunker désaffecté et une ville dévastée. Rien de bien folichon, mais les endroits sont appropriés pour devenir le
théâtre d’une boucherie organisée. Encore une fois, ce manque de diversité n’est pas bien grave, puisqu’on passe plus de temps à courir comme un dératé qu’à admirer le cadre. Dommage quand même
qu’on n’ait pas plus de plein air dans le jeu, ce qui aurait bien mieux servi les graphismes pourtant très réussis.
Une
fois la manette en main, quelque chose choque au premier abord. La maniabilité, sans être catastrophique, demande un certain temps d’adaptation. Ce fameux stick droit, qui sert à diriger la vue
de son personnage, est assez frustrant quand on est en pleine fusillade et qu’il faut tourner rapidement. Et ne parlons pas des grands sprints, dans lesquels négocier un virage sans lâcher la
touche de course tient de l’exploit. Un défaut qui disparaît certainement avec la souris du PC, mais qui se montre gênant sur console. Mais les joueurs persévérants seront récompensés, puisqu’une
fois le jeu en main, c’est un vrai bonheur d’enchaîner les tirs réussis et les balles en pleine tête.
Au final, The Club arrive sans trop de problème à effacer ces quelques défauts pour dévoiler tout le fun de ses joyeuses fusillades sur fond d’une musique discrète, mais rythmée. L’adrénaline est
constamment à son maximum, et on tire un certain plaisir malsain à vider des chargeurs entiers dans des couloirs. Plaisir qu’on peut d’ailleurs partager avec joie sur le Xbox Live, puisque le jeu
propose un multjoueur plutôt réussi. À noter également qu’il est aussi possible de jouer à plusieurs sur une même console, ou encore avec plusieurs consoles connectées en réseau, ce qui donne
accès aux joies des parties à 8.
Il ne manque donc que quelques modes de jeu un peu plus variés pour que The Club soit une véritable réussite. Le jeu est fun, rapide, stressant, et un facteur d’adrénaline sans égal sur console.
L’option de création de mission est amusante, mais sans vraiment d’intérêt tant on peut se contenter de celles qui sont déjà présentes. Beaucoup de défauts, donc, qui ne parviennent quand même
pas à entacher l’impression générale sur The Club, qui est finalement très bon.