Hier le deal entre les partis républicain et démocrate a permis d'éviter la cessation de paiement des Etats-Unis, son défaut, comme on
dit dans le jargon de la finance, plus prosaïquement dit, sa faillite.
L'endettement y a atteint les 100% du PIB et, ô merveille, le plafond de la dette pourra être réhaussé de 14'300 milliards de dollars à 16'800 milliards de dollars [la photo provient
d'ici].
Certes il y aura des coupes dans les dépenses publiques, mais ces coupes n'empêcheront pas les dépenses publiques de
continuer à augmenter.
Elles permettront seulement de ralentir leur croissance. Autant dire que le problème a été repoussé à plus tard, mais n'a pas été résolu. Les déficits continueront d'augmenter et il n'y a aucune
chance pour que la dette diminue.
La crise de l'endettement ne touche pas que les Etats-Unis. En se basant sur les statistiques
d'Eurostat on peut en effet dresser le tableau suivant qui montre qu'aucun des grands pays européens ne sera capable de diminuer sa dette dans les années à venir, malgré
tous les efforts entrepris pour seulement réduire les déficits, il n'est évidemment pas question d'excédents publics :
Pays Dette publique 2010 Résultat budget 2008 Résultat budget 2009 Résultat budget 2010
Grèce 142.80% -9.80% -15.40% -10.50%
Italie 119.00% -2.70% -5.40% -4.60%
Belgique 96.80% -1.30% -5.90% -4.10%
Irlande 96.20% -7.30% -14.30% -32.40%
Portugal 93.00% -3.50% -10.10% -9.10%
Allemagne 83.20% 0.10% -3.00% -3.30%
France 81.70% -3.30% -7.50% -7.00%
U.K. 80.00% -5.00% -11.40% -10.40%
Dans ce tableau les pays sont classés dans l'ordre de leur endettement en % du PIB. Les résultats budgétaires, tous des
déficits, sont également exprimés en % du PIB. Je n'ai reproduit que les 8 pays les plus endettés, dans l'ordre décroissant, un palmarès édifiant.
Les plus grands pays de l'Union européenne, qui se permettaient naguère de donner des leçons de
moralité à la Suisse, je pense plus particulièrement à l'Italie, l'Allemagne et la France, vivent tous au-dessus de leurs moyens et volent donc,
et voleront, leurs ressortissants, en particulier les plus humbles.
Informons donc ces donneurs de leçons, ce que la Suisse réalisait tandis qu'ils dilapidaient les fonds publics pour,
entre autres, se donner bonne conscience en relançant prétendument leurs économies, ce qui ne s'est évidemment pas produit, sinon de façon artificielle et non durable.
La dette publique totale de la Suisse, comprenant les dettes
de la Confédération, des Cantons et des Communes, était de 43.4 % du PIB en 2007, de 40.9 % en 2008, de 38.8 % en 2009 et de 38.2 % en 2010. Miracle ? Non pas, gestion avisée des finances
publiques, qui s'est traduite par un excédent public de 1.8% en 2007, de 2% en 2008, de 0.4% en 2009 et, il est vrai, d'un déficit de 1.3% en 2010...
Pour réduire la dette publique d'un pays, il n'y a pas 36 moyens il faut retrouver le chemin des excédents publics, et pour ce faire couper dans les dépenses publiques, sans augmenter les impôts
pour ne pas casser la croissance. Autrement dit l'Etat doit cesser de jouer les nounous et remplir ses fonctions régaliennes, qu'il néglige bien trop souvent en s'occupant de ce qui n'est pas sa
raison d'être.
Francis Richard