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LIBERALISME... échec !

Par Laporteplume
LIBERALISME... échec !La mort d’une cinquantaine de sangliers dans la baie de Saint-Brieuc relance la polémique à propos de l’origine des algues vertes, à la grande irritation des agriculteurs intensifs qui, une nouvelle fois, se présentent comme les martyrs de notre époque. Et les politiques et organes de presse de concentrer l’attention du citoyen sur l’affrontement primaire monde paysan-écologie ! Alors que le problème est beaucoup plus grave que cette guerre apparente et imbécile !
Combats contres les ours des Pyrénées, les loups de la Vanoise ou des Vosges, bagarres pour l’implantation d’éoliennes, relèvement du niveau de la dette états-unienne, péage d’autoroutes, malaise à l’Office National des Forêts, plan de sauvetage de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, peut-être bientôt de la France, affaire du Médiator, vacances métropolitaines obligées des ministres, perversion de la presse à la mode Murdoch, Total pleine aux as exonérée d’impôts en France qui relève sans cesse les prix des carburants à la pompe, ruine du SAMU social, Restaurants du Cœur assiégés par une marée de pauvres de plus en plus pauvres sous l’œil goguenard de riches de plus en plus riches, massacres en Syrie, fusion de réacteurs nucléaires au Japon…
Quelques humoristes patentés « fous officiels du roi », occupants inamovibles des étranges lucarnes, pourraient baptiser cette liste « Inventaire à la Prévert » pour le réduire à un simple jeu d’intellectuel désœuvré (style Bernard-Henri Lévy, pourtant conseiller privilégié de l’Elysée pour l’affaire lybienne !)
Mais elle est, cette liste, celle infinie des conséquences directes et visibles (les moins apparentes sont probablement les pires !) de l’effondrement d’un système politico-socio-économique pourtant toujours présenté comme la vérité absolue, et pratiqué comme la religion des religions : le libéralisme !
Redonner de l’argent aux banques, des marges de dette plus larges aux Etats, du temps au temps du crédit sous l’œil avide de requins indéfinis hypocritement appelés « les marchés » ne fait que retarder l’échéance devenue inévitable.
Voilà un quart de siècle, le monde atlantique macdonaldisé assistait en battant des mains à l’effondrement du système politico-socio-économique soviétique. Il trépignait d’impatience : la place était à prendre, en Europe centrale, en Russie, en Asie ! Il l’a prise, avec l’aide très active des mafias de tout poil. La planète allait voir ce qu’elle allait voir : la libre circulation des hommes, des marchandises, et -s’il restait de la place dans les valises- des idées ! Et la planète a vu errer des hommes serfs, circuler des liasses de billets de banque et des lingots, des femmes esclaves achetées comme on achète un fromage, des malades contraints d’aller se faire soigner ailleurs, des « plombiers polonais », des chirurgiens africains payés au lance-pierre… Elle a vu les fermetures d’écoles et d’hôpitaux, l’explosion du prix des produits de première nécessité (pain, nouilles, huile…), le déferlement des officines de mal-bouffe pourvoyeuses d’obèses, la pénurie de médicaments dans les pharmacies, les usines se transporter (en une nuit ou une semaine de congés) dans des zones de non-droit social, des voitures de marque française fabriquées à l’étranger revenir en France, des larmes et de la sueur roumaines sous le capot, des domaines agricoles de dizaines de milliers d’hectares de bonnes terres d’Europe centrale passer sous contrôle de grands investisseurs terriens occidentaux propriétaires de… fonds publics, des entreprises du CAC 40 licencier des régiments de salariés pendant qu’elles goinfraient de dollars et d’euros leurs dirigeants et actionnaires, les fonds de pension et d’investissement anglo-saxons sucer jusqu’au squelette les plus beaux fleurons de notre artisanat puis les jeter secs à la poubelle avec leurs salariés, nos vieux devenus un marché dans des maisons de retrait social plutôt que de retraite, les suicides au travail, les suicides au travail, les suicides au travail…
Hier, fruit de ce système qui encourage à péter plus haut que son cul (pour les plus délicats, lire : dépenser plus qu’on ne gagne !), les particuliers seuls étaient surendettés. On avait créé des commissions pour les « accompagner » vers… le gouffre.
Aujourd’hui, ce sont les Etats eux-mêmes qui sont surendettés pour avoir voulu vivre selon les préceptes de ce système, au-delà de leurs moyens. Et l’on crée des « fonds monétaires » pour les accompagner vers… le gouffre ! Le pire de tous ces Etats, celui qui donne des leçons d’économie à la terre entière (et de Droit humanitaire à coup de frappes dites « chirurgicales ») : les Etats-Unis d’Amérique !
Demain, le monde va revivre ce qu’il a vécu voilà un quart de siècle. Mais l’effondrement aura changé d’horizon géographique et, surtout, idéologique : il sera celui du libéralisme. Et il ne sera plus temps de se demander s’il s’agit de la mort du vieux ou du néo-libéralisme !
Il n’est déjà plus temps !
Dans notre pays, la situation des services publics abandonnés par l’Etat (ONF, transports, énergie, éducation, circulation du courrier et de l’information, santé, équipement, aménagement du territoire…) prouve, si besoin était, que cet Etat n’a plus les moyens de se payer une politique, qu’il n’a plus la force d’avoir une vision pour l’avenir.
En quelques mots, tous ces abandons prouvent, malgré les péroraisons ministérielles, les simulacres de joutes parlementaires (le voile, la « règle d’or », l’immigration, peut-être prochainement la reproduction des gastéropodes en basse Provence…), sous couvert d’une prétendue volonté de libérer les « forces vives » et de rendre la démocratie à la démocratie, que notre pays n’est plus gouverné.
La France est désormais livrée aux seuls intérêts privés des plus puissants à l’agonie ; elle n’est plus la raison d’être, de vivre, de participer à l’effort commun, de travailler, d’aimer… de tout un peuple. L’âme française a quitté ce peuple, pourtant courageux et fidèle, après le reniement de sa devise Liberté-Egalité-Fraternité par ses dirigeants, au nom du sacro-saint criminel libéralisme en train d’imploser.
Quelques charognards occupent encore le champ de ruines, y trouvent encore pitance dans quelque sordide spéculation. Mais ils vivent leurs dernières exactions.
Autrefois, un régime d’Est avait décidé d’appliquer le « tout-Etat ». Il s’est effondré.
Aujourd’hui, nos régimes d’Ouest ont voulu appliquer le « rien-d’Etat ». Il s’effondre.
Mais l’espoir demeure, d’un temps enfin… d’équilibre !
Entre l’économie totalement planifiée, et l’économie anarchique, il nous reste à construire, sur notre champ de ruines, pour demain, un système synthèse qui rende à l’Etat les moyens d’assumer ses responsabilités dans des domaines essentiels (énergie, santé, éducation, emploi, maillage industriel et artisanal, justice, ressources naturelles et humaines, communication, …), capable de dire, par exemple, s’il faut planter des éoliennes et où il faut les planter, dans quelle région il est nécessaire d’installer des médecins et les y installer, de reprendre en mains les réseaux ferré et d’autoroutes (vaches à lait de quelques grands spéculateurs), de répartir les productions agricoles sur le territoire en fonction des possibilités naturelles, du « terroir », plutôt que des ambitions ou délires de quelques-uns, de recréer un véritable service national de recherche scientifique et sociale, d’encadrer les résultats de grandes entreprises (fruits du travail de tous, pas seulement de quelques fumeurs de cigare en jet privé) et de veiller au partage équitable des profits, de décider d’ouvrir des écoles là où elles sont indispensables (partout !), des bureaux de poste, des hôpitaux de proximité, de rééquilibrer un territoire divisé maintenant entre Paris, quelques grandes métropoles satellites, et… un désert abandonné aux cultures intensives assoiffées et aux chasseurs de… loup !
Ce système n’a jamais été autant à notre portée qu’aujourd’hui, au moment où les deux autres systèmes terroristes ont disparu après avoir prouvé leur nocivité.
Nous sommes à un moment crucial de notre Histoire.
Victor Hugo nous a dit que les plus grandes œuvres naissent toujours des plus grandes tragédies… Nous y sommes !
Ne croyons pas tous ces perdants internationaux pitoyables qui nous disent qu’ils ont sauvé ou vont sauver l’euro, le dollar, les Etats, les banques et les marchés. Ils ne le disent que pour s’en persuader eux-mêmes, assurer leur réélection, et… tenter de faire durer encore leur sinécure.
Pensons plutôt à autre chose, à demain, au soleil qui brillera après la tempête !
Mettons au pouvoir l’imagination et la créativité, pour le respect de l’autre et la réussite commune.
Nous avons épuisé les vieux schémas !
La voie est ouverte.
Salut et Fraternité.

Crédit photo DAMIEN MEYER/AFP

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