"Ma petite maison à deux étages, dans Ohashigaoua, jolie comme une cage d'oiseaux, n'en est pas moins devenue inhabitable à l'approche de la chaude saison. Avec ses chambres à peine plus hautes que des cabines de navires, et si étroites qu'on n'y pouvait suspendre même une simple moustiquaire, l'absence de confortable s'y faisait trop sentir.
J'abandonnais à regret l'admirable vue du lac, mais il m'avait semblé nécessaire de choisir, dans le quartier nord de la cité, une retraite plus tranquille derrière le vieux château en ruines.
Ma nouvelle demeure est un katchiôu-yashiki, ancienne résidence de quelque samouraï de haut rang. Elle est séparée de la rue, ou plutôt de la route qui borde le fossé du château, par un mur élevé recouvert de tuiles. Une suite de basses et larges marches de pierre conduisent à la porte d'entrée presque aussi importante que celle d'une cour de temple, et à la droite de laquelle, adossée au mur, s'avance en saillie une fenêtre qui a vue sur le dehors et barrée, lugubrement, comme une grande cage de bois.
Cette claustration, toutefois, se compense par l'avantage réel d'un très joli jardin, ou plutôt d'une série d'espaces à jardins qui entourent la maison sur trois côtés. De grandes vérandas les dominent et, de l'une d'elle, en un certain angle, je puis avoir, à la fois, la jouissance des deux jardins."
Extrait du Japon Inconnu de Lafcadio Hearn
Pour l'instant j'ai envie de suivre l'ordre chronologique de mes dernières pérégrinations au Japon. Comme vous l'aurez remarqué, Lafcadio Hearn est, et sera, présent tout au long des quelques jours passés dans cette charmante ville de Matsue. L'ouvrage auquel je fais référence, Le Japon Inconnu, est une formidable source de renseignements sur cette époque où le Japon, encore refermé sur lui même, aiguisait bien des curiosités et suscitait bon nombre de fantasmes, de par son exotisme notamment.
Juste à côté de la résidence, un petit musée lui est dédié. Il est interdit d'y prendre des photos, mais, discrètement, avec mon petit APN, j'ai pu photographier quelques-uns des effets ayant appartenu à Lafcadio Hearn. Je trouve toujours très émouvant de voir, ainsi exposés, des objets personnels, de pénétrer l'intimité de personnes inconnues ...
Pour finir, quelques photos du bord du lac, là ou se trouvait la première résidence de l'auteur.
Je continue à compléter mon album sur Matsue sur Google +. Pour répondre à Béa qui se demandait quel en était l'intérêt, c'est à mon avis non seulement le format des photos mais surtout le fait d'avoir un album complet par lieu (j'y mets également des photos qui ne sont pas sur le blog). Celui de Matsue est d'ailleurs encore loin d'être terminé ... à suivre donc !
Matsue, Japon, les 29 et 30 juillet 2011