En Afrique et en Asie,
les syndicats criminels de mieux en mieux organisés ces dernières années,
anéantissent la faune, causant un déclin catastrophique des populations
animales.
D’après Elisabeth Bennet, vice-présidente
de la Société pour la Conservation de la Faune (Wildlife Conservation
Society) : les syndicats du crime « impliquent très certainement
les mêmes réseaux, voire les mêmes personnes, que les réseaux de trafic
illicite d’armes ou de drogue. Ces réseaux sont liés à l’échelle
internationale, inter-connectés comme une toile d’araignée géante. »
« Le moteur principal de la demande est
l’augmentation des richesses, en particulier dans l’Asie de l’Est, où sont
recherchés ces produits de la faune à forte valeur ajoutée. »
Elle explique que de
nombreuses espèces différentes sont chassées, comme les tortues, les serpents,
mais aussi les animaux plus
gros, comme les tigres, les rhinocéros ou les antilopes.
Sans compter les personnes
convoitant un animal de compagnie exotique, d’autres croient encore aux
« remèdes » traditionnels, comme la corne du rhinocéros, qui contient
beaucoup de kératine (la même protéine fibreuse trouvée dans nos cheveux et nos
ongles). Et encore aujourd’hui, certaines cultures pensent que la kératine est
aphrodisiaque.
S’il n’y avait pas autant de
clients, la contrebande n’existerait sûrement pas.
Joseph Okori, directeur du
programme pour les Rhinocéros d’Afrique de WWF,
témoigne : « Le braconnage est désormais très sophistiqué, les
criminels vont parfois jusqu'à utiliser des hélicoptères et des armes
automatiques. L’Afrique du Sud mène une guerre contre le crime organisé,
qui risque de réduire à néant les progrès exceptionnels achevés pour la
protection de la faune durant le siècle dernier. »
Alors que les organisations
criminelles s’enrichissent, l’économie nationale s’appauvrit, et n’a pas les
moyens financiers pour supporter WWF. « Les unités anti-braconnages sont
insuffisamment financées, et n’ont pas le support du gouvernement d’Afrique du
Sud. »