Une semaine presque jour pour jour après le massacre d’Oslo, à la veille de la fête nationale et du début du mois de ramadan, l’Union démocratique du centre (Udc) remet le couvert. Et c’est indigeste comme d’habitude. Leur énième initiative contre les étrangers qui vivent en Suisse est indigne d’un parti politique mais force est d’admettre que, depuis le temps, on a fini par prendre le pli. Rien ne nous étonne plus, même pas cette affiche qui sent la naphtaline ressortie des tiroirs et recyclée à l’occasion pour contrer la votation du 4 septembre dans le Canton de Vaud au sujet du droit de vote et de l’éligibilité donnés aux étrangers au niveau cantonal et sous certaines conditions.
Une affiche recyclée!
Signification du mot étranger?
Au fait, qu’elle est la signification du mot étranger pour l’Udc? Réponse: tous ceux qui n’ont pas la nationalité suisse mais pas seulement. Un musulman naturalisé ou un noir avec un passeport suisse seront toujours considérés comme des étrangers pour ce parti riche grâce à l’ex-conseiller fédéral Cristoph Blocher. L’Udc canalise, à lui tout seul, toutes les initiatives xénophobes qu’a connues le pays depuis ses dernières années. Quelques uns de ses slogans: «Non aux votes des étrangers», «Ne sacrifions pas la nationalité Suisse», «Stopper l’immigration massive»... et quelques unes de ses initiatives: «Contre la construction des minarets», «Pour le renvoi des criminels étrangers», «Contre la naturalisation facilitée de la 2ème génération d’étrangers» et «La naturalisation de la 3ème génération».
Tout un programme qui résume l’idéologie et les modes d’action de ce parti xénophobe qui rend la diversité responsable de tous les maux que connaît la société suisse... et le pire c’est qu’il arrive assez souvent à comptabiliser sa politique dans les urnes.
Ne pas construire de nouveaux minarets: les musulmans suisses (370.000 sur une population de 7.866.000) n’en voient même pas la nécessité. Renvoyer des criminels étrangers dans leur pays d’origine : certains, et ils sont nombreux parmi les étrangers, ne sont pas contre. Empêcher les étrangers de voter ou de se présenter à des élections n’a une réelle importance que pour les partis de gauche car les «étrangers», dans leur majorité, ne sont pas trop rompus à l’exercice du droit électoral et fréquentent avec parcimonie les bureaux de vote...
Donc, aussi spectaculaire que puisse être la politique du coup de gueule de l’Udc, elle reste confiner dans des initiatives qui n’entravent en rien la vie quotidienne des 1.766.400 immigrés en Suisse.
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Article paru dans Kapitalis le 03 août 2011
Et demain est un autre jour!