Me voila de retour d’Italie où je me suis posée entre Toscane et Ombrie dans le Siennois. Là-bas, je vous l’affirme, la dolce vita n’est pas un mensonge de voyagiste en mal de slogan !
Là bas, tout incline vraiment à la douceur. Il y a d’abord les collines de blé, chaudes et moissonnées que l’on a envie de caresser. Il y a les villages perchés depuis des millénaires sur des pitons rocheux que la brise du soir vient rafraichir. Et puis il y a toujours un banc pour se reposer de sa marche, une fontaine pour se désaltérer, un vieil italien ( élégant même en bleu de travail !) pour vous saluer…
Bien sûr tout n’est pas idyllique au pays de Berlusconi. N’empêche ! Comment avons-nous perdu, nous autres français, cette douceur de vivre qui leur va si bien ? Jean Cocteau disait que les italiens étaient «des français de bonne humeur». Il suffit de s’assoir à la terrasse d’un café italien pour constater qu’il avait raison ! Quand à Paris une serveur daigne vous adresser la parole vous avez tout de suite envie de vous excuser de payer 8 euros votre sachet de thé. Et si vous osez lui demander un verre d’eau avec votre café, alors là, vous avez l’impression qu’une vendetta court depuis 10 générations entre vos deux familles et que vous avez relancé les hostilités. En Italie il faut un certain temps pour s’habituer au buongiorno, aux sourires, aux douceurs que l’on vous offre avec le café… mais on s’y fait très bien !
Et puis une autre question taraude l’heureux voyageur en Toscane : comment cette terre a-t-elle réuni tant d’artistes majeurs ? Que s’est-il passé pour que tant de beautés s’épanouissent ici ?
Où que le regard se pose il y a un palais ou une villa somptueuse, un château fort ou une cathédrale gothique. Sans parler des vestiges étrusques et romains…. le tout parfois réunit en un même lieu ! Certes, on avance des explications : les rivalités entre les mini-républiques ont stimulé la créativité ; les Médicis ont encouragé le développement des arts. Pise, Sienne et Florence ont été le coeur névralgique de l’économie jusqu’au 15e siècle.
Pourtant le mystère demeure. Comment Michel-Ange, Raphaël, Vinci et tant d’autres se sont-ils tous retrouvés ici ? Mystère…
Finalement, on en revient à cette douceur Toscane qui attire et que l’on retrouve partout : dans les tendres couleurs de Giotto ou de Piero della Francesca, dans la parole de Saint Francois d’Assise qui prêche aux oiseaux, dans la passeggiata.
La passeggiata c’est la marche du soir. Entre 18h et 20h les familles sortent dans la rue et se croisent, se saluent, blaguent en un rituel immuable. Et c’est peut-être justement en observant les vieux et les jeunes se croiser dans la tiédeur du soir, que l’on comprend mieux l’âme Toscane.
Et surtout en écoutant la manière dont on parle aux enfants ! Partout on entend les mères appelaient leur petit : « amore», «amore» ! Les vieux se penchent sur les berceaux : «que bello !» Les enfants courent sur les piazzas sous le regard attendri des aînés…
Voilà, je crois que c’est dans cette façon de considérer les enfants comme une joie, comme un espoir que l’on prépare les toscans à la fierté d’être ce qu’ils sont, sans forfanteries, joyeusement, avec douceur…
Toutefois… les faits contredisent ces impressions car les italiennes ne font plus d’enfants… mais enfin… pour le voyageur d’un moment il est bon de se bercer un peu d’illusions non ?!
Et pour tenter de vous faire partager ces douces sensations je vous envoie une carte postale filmée, une petite caresse italienne ! Baci !