la crise

Publié le 03 août 2011 par Dubruel

D’après AGORAVOX :

Une crise financière internationale… l’orage approche

Les grandes crises financières sont précédées par des signes avant coureurs. Séparément, leur importance n’est pas déterminante, ensemble ils peuvent annoncer l’orage. 

Les crises financières sont d’abord des crises de liquidités, plus exactement de disparition des liquidités, il n’y a donc plus d’argent pour investir et les différents marchés s’assèchent, au début, cela se traduit par la hausse des taux des marchés les plus sensibles.

Or, un grand titre du Financial Times du 19 juillet 2011 annonce qu’en Europe, les émissions d’actions s’arrêtent et que les projets sont retirés. Alors, s’il n’y a plus d’émission d’actions, comment les banques européennes vont-elles pouvoir trouver des capitaux propres ?

Le fait est qu’à partir de juillet 2008, les Hedge funds (fonds de placement, souvent spéculatifs) avaient vendu à terme les actions de deux grandes banques britanniques pour les empêcher d’émettre des actions nouvelles.

Tout ceci semble sinon le sapin du moins les canots de sauvetage des Etats.

Le 20 juillet 2011, un autre article du Financial Times annonce que les émissions des obligations des sociétés européennes privées sont tombées de 40 Milliards € en mai 2011 à 18,5 Milliards € en juin et semble-t-il vers 12,3 Milliards € en juillet.

Mais l’impossibilité d’émettre des obligations s’applique aussi aux banques…

Effectivement, les marchés interbancaires connaissent un début de fièvre, l’Eurolibor à 24 heures est passé le 20 juillet 2011 à 1,1% (0,25% pour l’US Libor), cela signifie que sur les marchés européens les banques ont de moins en moins confiance entre elles, or qui mieux qu’un banquier connaît les banques ? D’ores et déjà, les banques espagnoles et italiennes ne trouvent plus de financement sur les marchés interbancaires.

Enfin, aussi bien les entreprises que les banques stockent les liquidités. En temps normal, la Banque Centrale Européenne (BCE) prête toutes les semaines 95 Milliards €, le 13 juillet 2011, ce montant est passé à 153,6 Milliards € et le 20 juillet 2011, il atteint 197,7 Milliards €…les ânes ont soif !

En apparence, tous ces événements sont assez discrets pour être peu visibles, ensemble ils annoncent l’orage aussi sûrement que lorsque les hirondelles volent en rase-motte pour attraper les moucherons qui se rapprochent du sol…la crise bancaire internationale approche !

 

Autre point d’actualité : Les Etats européens surendettés se surendettent encore plus pour aider des Etats en faillite, qui ne les rembourseront jamais…mais d’après Le Parisien du 23 juillet 2011 : « Le Plan de sauvetage de la Grèce semble – pour le moment – rassurer les marchés. Un succès dont Nicolas Sarkozy, très actif ces derniers jours, espère bien tirer profit. »…mieux : « "Beaucoup de choses ont changé hier", a dit François Baroin, Ministre français de l’Economie. "C'était un vrai rendez-vous d'histoire. Vous me permettrez de saluer la dimension, l'énergie, l'impulsion et le sens du mouvement que le président de la République a eu depuis mercredi dans ses discussions avec la chancelière (Angela Merkel) et hier avec l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement." » (Reuters, 22 juillet 2011)

Point nécessaire d’ajouter la conséquence indirecte de ce plan de sauvetage pour la Grèce, soit que « l’endettement de la France augmentera de 15 milliards d’ici 2014 », a déclaré M. Fillon, le premier ministre français…effectivement, un très beau succès !

 

Après l’enthousiasme béat, un simple rappel des faits : Ce qui s’est passé depuis jeudi est très clair : les investisseurs internationaux n’ont pas du tout été rassurés par le sommet européen.

En zone euro, les dominos vont continuer à tomber : l’Italie et l’Espagne sont les prochains dominos.

Jeudi 21 juillet 2011 : réunion des chefs d’Etat et de gouvernement européens.

Vendredi 22 juillet 2011 : les taux des obligations de l’Italie et de l’Espagne repartent à la hausse.

Lundi 25 juillet 2011 : les taux des obligations de l’Italie et de l’Espagne sont en hausse.

Mardi 26 juillet 2011 : les taux des obligations de l’Italie et de l’Espagne sont en hausse.

Mercredi 27 juillet 2011 : les taux des obligations de l’Italie et de l’Espagne sont en hausse.

Italie : les taux obligataires s’envolent.

« Les taux obligataires italiens se sont de nouveau envolés mercredi 27 juillet lors de l’émission par le Trésor de 942 millions d’euros de titres à échéance dix ans, signe des inquiétudes persistantes des investisseurs, a annoncé la Banque d’Italie.

Le Trésor italien, qui a presque atteint le maximum prévu fixé à 1 milliard d’euros, a placé ces obligations à dix ans indexées sur l’inflation en zone euro à un taux de 4,07 %, contre 2,51 % lors de la dernière opération similaire le 27 mai 2011. »

(Dépêche AFP)

Et pour le journaliste économique Stefano Lepri : « La crainte d'une contagion de la crise liée à la dette italienne inquiète les responsables européens. L'avenir de l'Europe est en jeu. La crise de l'euro s'accentue. Alors que l'UE devait impérativement boucler un nouveau plan de sauvetage le 21 juillet, l'Italie, troisième économie de la zone euro, est la cible des marchés financiers. Malgré un PIB qui progresse, la croissance italienne demeure anémique et la dette atteint des records (1 900 milliards d'euros, soit 120% de son PIB). (...) Ce chaos a été déclenché par l'impression que le gouvernement italien n'était pas en mesure de réagir efficacement aux événements et que l'instabilité politique pouvait durer même après son éventuelle chute. » (La Stampa, 21 juillet 2011)

Nous voilà rassurés !

Morad EL HATTAB & Irving SILVERSCHMIDT

Auteurs de La Vérité sur la crise (Ed. Léo Scheer)