De qui est-ce? Petit jeu de l'été (21)

Par Mango
*  Ce jeu "de qui est-ce?", juste pour le fun, consiste tout simplement à retrouver l’auteur du roman célèbre dont on présente ici  le premier paragraphe d'un des chapitres.   Les réponses sont données par mail (adresse dans mon profil ) ou dans les commentaires mais de façon détournée  en donnant d'autres indices ou les initiales de l'auteur.
** L'auteur à découvrir était John Steinbeck: Des souris et des hommes.  (Of Mice and Men) 1937, traduction de Maurice-Edgar Coindreau,  en 1955
Ont trouvé: Kathel, Nathalie, Dominique, LeiloonaYs, JulietteAifelle,  Anne
Je n'aime aucune des couvertures proposées, je préfère de loin celle proposée par une jeune étudiante en illustration à l'École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Camille Pépin

*** Au  XVIIIe siècle on s’écrivait beaucoup. Voici les premières lignes de la première des lettres célèbres qui nous restent d’un  des hommes qui a le plus marqué ce siècle. Il a écrit à celle qu’il aimait pendant une trentaine d’années, après leur première rencontre et jusqu’à leurs morts survenues la même année, à cinq mois de distance. Il s’agissait d’une liaison douce  mais ces lettres sont aussi «un document de premier ordre sur la société littéraire et philosophique de l’époque.»
Premier indice: C'était un des nombreux philosophes de l'époque. 
Deuxième indice: Il fut incarcéré au château  de Vincennes pendant trois mois pour sa lettre en faveur du matérialisme. 
(Pour le moment, 9 heures, une seule bonne réponse!)
Nous partîmes hier à huit heures pour Marly; nous y arrivâmes à dix heures et demie; nous ordonnâmes un grand dîner, et nous nous répandîmes dans les jardins, où la chose qui me frappa, c’est le contraste d’un art délicat dans les berceaux et les bosquets, et d’une nature agreste dans un massif touffu de grands arbres qui les dominent et qui forment le fond. Ces pavillons, séparés et à demi enfoncés dans une forêt, semblent être les demeures de différents génies subalternes dont le maître occupe celui du milieu. Cela donne à l’ensemble un air de féerie qui me plut.
 Je portais tout à travers les objets des pas errants et une âme mélancolique. Les autres nous devançaient à grands pas, et nous les suivions lentement, le baron de Gleichen et moi. Je me trouvais bien à côté de cet homme; c’est que nous éprouvions au dedans de nous un sentiment commun et secret. C’est une chose incroyable comme les âmes sensibles s’entendent presque sans parler. Un mot échappé, une distraction, une réflexion vague et décousue, un regret éloigné, une expression détournée, le son de la voix, la démarche, le regard, l’attention, le silence, tout les décèle l’une à l’autre. Nous nous parlions peu; nous sentions beaucoup; nous souffrions tous deux; mais il était plus à plaindre que moi. Je tournais de temps en temps mes yeux vers la ville; les siens étaient souvent attachés à la terre; il y cherchait un objet qui n’est plus.