La Syrie. La Libye. Ca rime. Ca fait des mots dans les journaux. Des maux de tête pour Sarko, le migraineux. On "aide" les opposants au méchant Kadhafi, mais dans le même temps on est très emmerdé face à la situation en Lybie. Bachar al-Assad massacre sa population, félicite son armée pour ses faits d'armes face à des civils, des enfants, des femmes, bref, un grand classique, et l'ONU compose.
A la Réunion, en entend juste des bribes d'explosion, des ersatz de râles de mourants. A la Réunion, on est loin de tout ça. Le soleil se couche sur le Barachois. Le houle explose sur le port de Saint-Pierre. Et c'est joli. On a les ennuis qu'on peut, au début du ramadan. Les embouteillages. La vie chère. Le chômage. Tousala.
Faut-il être prêt à donner sa vie pour sauver celle d'un enfant étranger ? Est-on en droit de déranger un tyran sous le seul prétexte qu'il tue son pays ? Et Dieu dans tout ça ? Et on s'en fout au fond. Des siècles que ça dure. De l'Arménie à la Shoah, en passant par la Palestine, et, tiens, Madagascar, de la guerre d'Espagne au Chili, en faisant un détour par la coupe du monde de foot en Argentine en 1978, sous la coupe du sinistre Videla...
Bon, on ne réduira pas à néant toutes les injustices du monde. On ne mettra pas à bas toutes les dictatures. Il suffit juste qu'on nous le dise. On se fera une raison. On regardera la télé. On sucera des glaces à l'eau. En regardant les bateaux. Ou Angleterre -Argentine, en quarts de finale du mondial 2014. Au Brésil. Un beau pays, cela dit en passant...
François GILLET