Le respect des bonnes pratiques de prescription ?

Publié le 02 août 2011 par Lesmutuelle

Conformément à nos développements antérieurs, le Ministre de la Santé a présenté hier en Conseil des Ministres sa réforme phare du secteur médicamenteux en France. Il s’agit effectivement d’une évolution assez importante qui fait suite à la terrible affaire du médiator qui a fortement secoué le monde médical au début de l’année 2011. Néanmoins malgré une série d’évolutions positives, la Mutualité Française qui représente la plupart des mutuelles santé distribuant une protection sociale complémentaire a formulé une série de critiques par le biais d’un communiqué de presse emprunt de pragmatisme. Il apparaît assez clairement que les mutuelles santé s’inscrivent toujours dans une logique constructive lorsqu’elles sont associées à un débat public sur telle ou telle thématique. Or, cette constatation inhérente aux mutuelles santé s’explique certainement par le fait qu’elles n’ont aucun intérêt partisan à défendre si ce n’est celui des adhérents c’est-à-dire les patients. La logique mutualiste consiste effectivement à se soustraire de l’existence d’actionnaires au profit d’adhérents ou de sociétaires qui assurent le financement global de la mutuelle santé par le biais de leurs cotisations.

Dès lors en ce qui concerne les points sur lesquels la Mutualité Française a d’ores et déjà formulé un désaccord, il convient notamment de citer la problématique de l’engagement d’une politique du médicament à l’initiative des professionnels de santé : « Aucune mesure ne permet aux professionnels de santé de devenir de réels acteurs de la politique du médicament. Il n’y a aucune incitation au respect des bonnes pratiques de prescription qui permettrait notamment d’éviter la banalisation des prescriptions hors AMM, ni volonté de voir se développer la prescription en dénomination commune internationale (DCI) ». Cette requête avait pourtant été clairement formulée par la Mutualité Française dans le cadre d’une série de propositions destinées à améliorer le système de protection sociale dans sa globalité. Il convient cependant de regretter que les mutuelles santé n’ont pas encore suffisamment de poids dans le débat public pour être entendues de manière optimale.