Ah, août, son beau temps, ses vacances… Et qui dit vacances dit temps libre. Et qui dit temps libre…dit rangement. Aaargh. Surtout quand le dernier en date remonte à…bah environ 1 an. Joie et allégresse… En maugréant, je me mets au boulot. Et tant qu’à faire, été rimant avec brocantes, je commence à faire le tri dans mes bouquins. Quand soudain, je tombe sur « Monelle et les footballeurs », écrit par Geneviève Brisac. Tiens tiens. Tant pis pour le rangement, je m’installe confortablement contre mon lit et commence à lire.
L’histoire de Monelle est simple : pour son école, la toute jeune fille doit choisir une option. Sa maman lui conseille l’équitation. Son papa, l’informatique. Mais Monelle ne veut faire qu’une chose : du football. Et c’est loin d’être gagné…
« Monelle et les footballeurs » est peut-être un livre pour enfants, mais il est extrêmement pertinent sur une question qui (nous) fâche et qui est malheureusement encore posée par certaines personnes : une fille peut-elle jouer au football ?
Et c’est avec un humour mordant que l’auteure croque un à un tous les clichés du genre. Petit florilège des excuses bidons, moqués par Brisac, qui empêcheraient les filles de tâter de la balle :
- Les filles ne peuvent pas jouer au foot « parce que c’est comme ça, que ça a toujours été comme ça, et que ce sera toujours comme ça » : le fameux argument de la tradition, qui veut que vu que ça a toujours été comme ça, il n’y a pas de raison pour que cela change. C’est vrai qu’une tradition qui se perd, c’est moche. Par exemple, je ne comprends toujours pas pourquoi la tradition qui avait lieu dans certains pays méditerranéens de jeter les bébés filles à la mer a été interdite…
- « Les filles ne jouent pas au foot, à cause de la poitrine, un coup de ballon, et tu peux attraper un cancer ! Et puis ça gêne pour courir » Sauf que depuis, on a inventé un super truc qui s’appelle soutien-gorge. J’vous jure, un truc révolutionnaire ! Et il en existe même des spéciaux pour le sport ! Waouh ! Et oui, c’est vrai que les cancers s’attrapent en se cognant, suis-je bête…
- « C’est bien les filles, ça ! (…) Ce que vous aimez dans le foot, c’est regarder les garçons » Bien sûr ! D’ailleurs, ça manque un peu de garçons dans le foot féminin…
- « Papa dit que le foot, ça peut développer la tetsotsérone (sic) » Le bon vieux gros cliché de la camionneuse. Parce que, quand tu es footballeuse, tu es forcément poilue et musclée comme une nageuse est-allemande. Tu deviens un homme, quoi. Et oui, Mesdames, plus pratique et moins cher que la chirurgie esthétique pour changer de sexe, le foot !
- « Les filles n’ont aucun sens du jeu d’équipe » Hum…elles ont fini combientième déjà nos Bleues au dernier Mondial ?
- Mais si vraiment la fille insiste pour jouer et qu’on arrive pas à s’en débarrasser, elle finit toujours au même poste : celui de gardien de but (parce que c’est « nul » d’être dans les buts… C’est pas comme si c’était essentiel de préserver ses filets, non non…)
Et en plus, tout ça, je l’ai déjà entendu… Comme quoi, depuis 2000 (date de parution du livre), les clichés n’ont pas changé…