Hier j’ai assisté au deuxième « sommet » de Give India.
« Give India » est un groupement créé l’an dernier qui rassemble d’un coté des ONG et de l’autre des
philanthropes.
On imagine mal les efforts considérables faits en Inde, à travers les grandes entreprises et les
ONG, en faveur des plus défavorisés. Les besoins sont immenses, notamment dans le domaine éducatif. L’Inde part d’assez bas et doit gérer une population de 1.2 milliards d’habitants dont 70%
habitent les zones rurales.
Ma première réaction est réservée car beaucoup de chaises vides dans la salle ; manifestement l'événement n'attire pas autant de monde que prévu. En revanche les interventions étaient vraiment intéressantes.
Intervention assez remarquable du Chairman de Vipro l’un des géants de l’informatique et du BPO.
Message très humble et très pragmatique. Lui et d’autres évoquent à mots à peine couverts l’incurie du gouvernement mais il faut « vive avec » et au contraire il faut s’arranger pour que les
politiques puissent tirer parti de ces actions.
Comme ailleurs, il arrive qu’un certain nombre d’ONG n’atteignent pas leurs objectifs. Un
intervenant fait remarquer que contrairement aux entreprises, ici dans le monde des ONG, on ne sait pas toujours ce qui se passe.
L’ONG Teach for India a monté un réseau incroyable fondé sur le principe suivant : on ne retient
bien que ce que l’on enseigne soi-même. Aussi des jeunes sont-ils formés pour enseigner à des moins jeunes. Et çà marche.
Le fameux Rakesh Jhunjhunwala est également présent. C’est le « Warren Buffett » indien, un des
indiens les plus riches, parti de rien, et dont la fortune provient uniquement de ses investissements boursiers ; ce n’est pas la première fois que nous le rencontrons. Il promet qu’il donnera
25% de sa fortune à des ONG.
Ce monde fourmille d’initiatives. Je suis surpris par la qualité des interventions et par cette
humilité pragmatique. Beaucoup s’interrogent sur les paramètres de mesure de l’efficacité (l’impact) de ces actions. Mais on fait aussi remarquer que les besoins sociaux (social needs) sont
complexes et ont une profondeur qui ne permet pas toujours la mesure objective.
Voilà un visage peu connu de l’Inde mais ô combien remarquable.