Une mère a disparu, dans Séoul, sur le quai d'une gare de métro, et cette femme auquelle personne ne faisait vraiment attention jusque là, prend tout à coup une place fondamentale dans la vie de chacun. Où est-elle ? Que s'est-il passé ? Comment peut-on ainsi égarer sa mère ? Pourquoi ne la retrouve-t-on pas ? Qui était vraiment cette campagnarde, dure à la tâche, connue pour sa générosité, aimée de tous ? On ignorait certainement ses pensées secrètes, ses désirs, ses volontés. On ignorait également à quel point elle était mal aujourd'hui et perdait de plus en plus la mémoire.
Ses enfants, adultes et citadins, collent des affichettes un peu partout dans la ville, espèrent, fouillent, mais l'attente se prolonge, s'éternise... C'est alors une occasion de partir à la recherche du souvenir que l'on a gardé d'elle, et de prier très fort afin que quelqu'un, quelque part, "prenne soin de maman".
J'avais lu un article fort élogieux de ELLE sur ce roman (lien ici) et le billet de Cathulu a continué de me convaincre. Je voudrais vous exprimer combien j'ai aimé moi aussi ce doux récit coréen qui dresse le portrait d'une mère, courageuse et fière, mais non exempte de rêves, qui s'égare un beau jour et disparaît. On apprend beaucoup aussi dans ce livre sur le quotidien des coréens, la vie à la campagne, sur le lien ténu qui existe entre des enfants avides de liberté et leur mère, attentive, illettrée et protectrice.
Un très beau livre.
"Eux qui sont partis vivre leur vie, laissant derrière eux cette femme uniquement préoccupée de leur bonheur, se heurtent à son absence. Au vide auquel elle les confronte. Au vertige de la disparition..." (extrait de la quatrième de couverture)