Un beau soir en 2010 (le 31 décembre pour être précis), je me suis demandé "qu'est ce que je pourrais faire d'encore plus fou que ma tournée des festivals précédente ?" J'ai vite trouvé la solution : Aller faire des festivals, de l'autre coté de l'Atlantique !
Le nom du Lollapalooza m'est rapidement venu à l'esprit (ayant bavé dessus depuis quelques années déjà) mais un seul n'était pas suffisant. C'est alors que je pars à la recherche d'un autre festival le week-end précédent. Newport Folk Festival ? Trop folky. J'ai rapidement fait le tour des calendriers des festivals jusqu'à tomber sur... Osheaga !
L'an dernier y s'est produit Arcade Fire, Weezer, Pavement, Metric, Sonic Youth, The Black Keys, Robyn, Stars ou encore The National, le tout sur 2 jours dans un pays que je rêve de visiter : le Canada, Bingo !
Cette année, le festival montre qu'il joue dans la cour des plus grands festivals et s'étend sur 3 jours. La principale raison à cela ? Inviter Eminem, le rappeurs blanc le plus populaire de tous les temps, pour l'une de ses rares prestations en live. La journée du vendredi à elle seule ramènera 39.000 personnes, pour un billet 20$ plus cher que les journées suivantes.
La première journée commença en douceur, ayant loupé Broken Social Scene dû à mon retard (merci les bagagistes d'ADP), j'ai pu me rattraper sur The Rural Alberta Advantage, Janelle Monae et Eminem, la superstar du festival.
The Rural Alberta Advantage (Scène des Arbres)
Voir des groupes canadiens à domicile : c'est top ! Voir des groupes canadiens que j'adore à domicile : it's even better!
Le public autour de moi connaissait toutes les chansons par coeur, scandait les paroles avec ferveur tandis que Nils envoyait les gros riffs de sa guitare acoustique armé d'une pédale fuzz à la Jeff Mangum. Paul le batteur est toujours impressionnant, un véritable monstre ce mec là. Par contre, le set a été assez court (40 minutes), loin du show de plus d'une heure et demi à la Flèche d'Or, avec le finish mémorable dans le public.
Le public, qui en demandait plus, a crié "R A A" durant de longues minutes après le concert. "RAA RAA RAA!!"... un groupe que je suivrais encore ces prochaines années.
Janelle Monae (Scène de la Montagne)
Dû à un semi-clash avec The RAA, j'ai pu cependant voir 25 minutes du phénomène Janelle Monae. Une vraie bête de scène avec de sa coupe de cheveux atypique, un vrai plaisir de voir autant d'énergie sur scène et un chant quasi proche de la perfection. Il y a avait beaucoup de monde sur scène avec elle, j'étais loin mais j'ai eu un très bon avant-goût de son set, je serais devant au Way Out West dans 2 semaines, promis.
L'autre truc qu'est bien à Osheaga : Les 2 scènes principales côte à côte, pas de clash sur ces scènes et on a juste à se retourner pour regarder l'autre scène si l'on est bien placé.
Eminem (Scène de la Rivière)
Si un jour on m'aurait dit que j'allais voir Slim Shady en live, je n'y croirais pas une seule seconde.
Eminem, plus grosse tête d'affiche du festival, a ramené un monde incroyable rendant le site presque trop petit. Les innombrables personnes avec un Tshirt Eminem me feront pas dire que j'ai tort.
C'est donc à 4 km de la scène que j'assiste au retour d'Eminem sur scène (comme Pulp au Primavera quoi :/), moi qui a baigné dans ses scandales étant au collège, ça fait un peu bizarre! En révisant son best-of, je me rends compte que je connais toutes ses chansons les plus connues. En écoutant son dernier album, je retombe bien bas, tout ce que j'aime pas dans le rap actuel est dedans, surproduit, taillé pour Skyrock, des refrains où c'est un guest qui chante, bref, du pas bon!
L'entrée se fait par un intro, qui fait un retour sur les faits : Eminem n'a plus tourné depuis 2005, partant en cure de désintox et annulant même sa tournée européenne. Tout le monde le croyait fini, même parti en retraite. Le show de ce soir à Osheaga était son retour, son RECOVERY (comme le nom de son dernier album)
On voit alors à quoi ressemble Eminem : Un vrai live band (batteur, guitares, DJ), un gros MC black pour l'épauler et Eminem, vêtu de son hoodie et sa casquette. Le début de set était uniquement composé de titres que je connaissais pas, couplé avec de récurrents problèmes de micro (c'est con quand on viens voir un rappeur!). Il parait que la veille, il a fait des tests micros pendant près de 2 heures !
La seule chanson du début de set qui rappelle la grande époque Slim Shady était Cleanin' Out My Closet, et l'histoire à sa maman avec. Le show est bien là, avec ses clips en background ou des montages fait pour le live (pour me rappeler des titres, on repassera). Il a même fait un Nate Dogg tribute, un rappeur décédé cette année.
Eminem enchaine les titres avec ferveur, une gestuelle qui montre qu'il est encore concerné par ce qu'il fait (ou alors il fait bien l'acteur).
Un de mes moments favoris a été The Way I Am, une chanson où il enchaine les rimes et les allitérations avec brio ou l'enchainement de "ouf" : My Name Is, Just Lose It et Without Me pour les vieux comme moi.
Après 1h15 de show, il s'en va de la scène, laissant place à son groupe pour le rappel. Quand j'ai reconnu les notes de pianos de Lose Yourself (la chanson de 8 Mile, très bonne niveau allitération/rimes aussi), le public a hurlé sa joie lors du riff d'intro... moi aussi je l'avoue, c'est ma chanson préférée sur tous les points : What an end !
J'ai vu Eminem, le plus gros Rap act de mon existence : Rap life = done.
Reste le problème Lollapalooza : My Morning Jacket (que je n'ai jamais vu) ou Eminem ?