genre: thriller (interdit aux - 12 ans)
année: 1968
Durée: 1h55
l'histoire: Boston, 1962. Une vieille femme est retrouvée étranglée à son domicile. Au cours des années suivantes, 12 femmes sont assassinées dans des circonstances similaires.
la critique d'Alice In Oliver:
Voici un autre chef d'oeuvre de Richard Fleischer, j'ai nommé L'Etrangleur de Boston, réalisé en 1968.
D'entrée de jeu, la mise en scène annonce la couleur. En effet, Richard Fleischer utilise ici la méthode du spit screen (écran partagé) de manière efficace, et surtout, de façon à faire monter la tension, le but étant de faire partager le point de vue du tueur (Tony Curtis) et celui de la victime.
L'effet rendu est saisissant et encore rare à l'époque. D'ailleurs, cette mise en scène inspirera de nombreux thrillers, qui utiliseront le procédé à tort et à travers. En l'occurrence, dans l'Etrangleur de Boston, ce concept fonctionne à merveille, le réalisateur n'hésitant pas à nous faire partager en même temps les investigations de la police et les activités de ce tueur en série.
Via ce procédé, Richard Fleischer nous présente un serial killer guettant les habitudes de ses proies, et se focalisant sur certains détails, l'aboutissement étant évidemment le meurtre dans toute sa cruauté et sa barbarie.
En un sens, le tueur du film n'est pas sans rappeler celui de Michael Powell dans le Voyeur.
Encore une fois, l'assassin n'est pas uniquement un meurtrier sanguinaire. C'est aussi un époux et un père de famille.
Dit comme cela, le criminel apparaît comme un citoyen lambda, un être "normal" et au-dessus de tout soupçon.
Pourtant, le film s'inspire d'un vrai tueur en série, un certain Albert DeSalvo, également décrit comme un être complexe, malade et obéissant à des pulsions sexuelles et meurtrières qu'il ne maîtrise pas.
Il ne s'agit pas de juger ce criminel mais d'explorer sa psychologie. A partir de là, L'Etrangleur de Boston entre dans une dynamique complexe mais d'une redoutable efficacité. A cela, rajoutez d'excellents acteurs, en tête, Tony Curtis et Henry Fonda, et vous obtenez l'un des plus grands thrillers jamais réalisé.
Via ce processus, qui consiste à opposer les souvenirs à la réalité, le tueur entrera dans un état catatonique. Un véritable tour de force !
Note: 18/20