A peine arrivé sur le site des Francofolies de Spa pour le dernier jour de cette édition 2011, un arrêt par le Dôme Fortis pour démarrer la journée s'impose.
1er groupe à ouvrir le bal: Lemon Straw. Ce groupe montois pratique une musique folk très séduisante, tout comme les parapluies roses et oranges qui décorent la scène. Le trio communique énormément avec son public. On apprendra ar exemple que le mot "ukulélé" signifie : "grattez moi la puce" en hawaïen... Le chanteur invite d’ailleurs le public à aller vérifier l’information sur internet et lui pourrir son adresse mail s’il dit des bêtises. Vous aussi vous avez le droit...
Concernant leur nom de groupe, on découvrira le mot "Lemon" a été utilisé juste pour la proximité avec le nom du regretté
John Lennon. Quant à "Straw", qui signifie "paille", c’est un mot qui a été ajouté parce que c’est un des premiers mots que le chanteur a appris lors de son premier job en Angleterre. Parfois, un pseudo tient à peu de choses...Toutes ces petites infos ajoutées au décor et à l’ambiance musicale vous emmène dans un concert intimiste où l’on se sent comme à la maison. Hélas, je n’ai pas pu assister à l’intégralité de leur prestation mais je peux vous assurer que je retournerai les voir dès que possible tant j'ai été séduit! Pour quelle raison ai–je dû partir alors me direz-vous? Tout simplement parce que je m’étais promis d’aller découvrir un artiste tout aussi original que son projet. Ce personnage hors du commun, c'est M’sieur13.
Dès mon arrivée, j’ai découvert une petite scène installée sur la terrasse d’un café complètement recouverte des couleurs du drapeau de la Belgique. Lorsque je demande au chanteur si c’est un clin d’œil aux problèmes politiques que connaît notre pays, il m’explique qu’il a juste choisi ses couleurs préférées, que le clin d’œil s’est installé de lui-même par la suite.
Musicalement, M’sieur13 propose un "pestacle" (comme il aime si bien le dire) d’un genre musical nouveau : le punk musette! Comme vous l’aurez compris, c’est le mariage du punk rock et du bal musette. Les textes bourrés de touches humoristiques inspirés de la vie de tous les jours et d’autodérision ne sont pas en reste. Pour que vous compreniez quel genre de personnage se trouvait face à moi, pensez à ces marchands de rêves dans leurs vieilles roulottes qui vous vendent des philtres d’amours et diverses potions en tout genre. Ajoutez–lui une voix sorte de caricature de Jacques Dutronc et le tour est joué!
La mise en scène et la personnalité de l’artiste rendent le concert réellement divertissant. On fini par faire la comparaison avec Rémi Bricka (homme orchestre français, qui a récemment collaboré avec Julien Doré) tant les 2 hommes multiplient les instruments et ustensiles qui agrémentent les compositions. On imagine alors facilement l'ampleur que peut prendre un tel spectacle dans son format complet, c'est-à-dire accompagné des 3 autres musiciens qui normalement agrémentent cette vague musicale. Je repars avec son EP en poche complètement séduit. Lorsque l’on regarde la pochette, on découvre le visage ultra souriant de M’sieur13. Cette image vous envoie directement toutes les ondes de sympathie qui émanent du groupe.
Je finirai par une petite anecdote. Ceux qui, comme moi, apprécient l’émission Taratata et ont regardé (ou assisté) à l’émission spéciale fête de la musique, Julien Doré était accompagné de danseurs en maillot de bain rouge lors de son passage à l’émission. Parmi eux se trouvaient un certain bonhomme au grand sourire répondant au doux nom de 13, M’sieur13...
Après tant de plaisir, changement de décor. La suite du programme me conduisait à la scène Fnac. Il fallait que je me dépêche si je ne voulais pas rater le début du concert de Great Mountain Fire.
Découverts lors du festival de Dour, je ne voulais absolument pas manquer le son entrainant des bruxellois. La richesse de leur musique électro–pop–rock c'est ce groove que vous pouvez aisément distinguer et qui inévitablement vous donne envie de danser!
Ce que j’ai énormément apprécié chez eux, c’est que les trois frontmen chantent. Personnellement, je trouve que ça ajoute un énorme plus à leur musique. Pendant ce temps là, le percussionniste s’occupe d’attirer les regards en sautant partout sur scène. Et lorsque son rôle change et l’amène derrière un clavier, il bouge tellement qu’on s’attend à ce que le synthé tombe de son pied d’un moment à l’autre!
En bref, les gars s’amusent comme des fous et débordent d’énergie. Forcement, le public adhére et reproduit, parfois par mimétisme, cet enthousisasme. Fin du set, je file manger car les chouchous du patron jouent à 20h15. Et comme l’organisation des Francofolies a décidé qu’il serait question non pas d’un simple concert mais de la fête à Eté67, je m’attends à quelques surprises... D’ailleurs, j’avais vu très juste.
Une petite précision s’impose pour les personnes qui ne sont pas aussi habituées que moi au concept de "la fête à", ou parfois aussi appelé "carte blanche à": tout simplement, le groupe qui est précédé d’une de ces deux mentions sur le programme du festival wallon a pour mission d’inviter d’autres artistes à partager la scène avec eux. Une occasion supplémentaire pour Eté67 de conquérir le cœur des festivaliers présents en assistant à une représentation hors du commun.
D’ailleurs, après deux morceaux comme tour de chauffe, puis un premier invité est dévoilé. Il s’agit de Bram Vamparys (chanteur du groupe Bony King of Nowhere), qui vient pour interpréter Just like a woman de Bob Dylan.
Un break pour se remémorer du premier single du groupe liégeois Dis-moi avant qu’un de leurs amis, Samy Decoster, vienne partager la scène pour une reprise de Johnny Cash, Get the rythm. L'ambiance est décidemment très folk...
Les trois titres suivants seront directement tirés de leur excellent deuxième album Passer la frontière et jouer en tête à tête, rien qu'eux et leur public.
Avant de recevoir la visite d’un certain David Bartholomé (décidément, une vrai drogue douce ce gars, il est partout!) pour un Come Together cocasse, où le chanteur de Sharko décollait ses aides mémoires de son bras au fur et à mesure de la chanson... De surprises en surprises, Zebra (oui oui, le célèbre DJ multi instrumentiste français) est venu partager le titre Le pourboire, remixé par les soins du DJ rock. D'ailleurs, si vous désirez découvrir le fruit de son travail, c’est par ici:
Plein d’ironie, Nicolas, le leader du groupe, s’arrête pour nous expliquer qu’il vient de découvrir à la télévision lors du discours du Roi (prononcé à l’occasion de la fête nationale du 21 juillet quelques jours auparavant) que le pays était en crise, et que le nord et le sud sont au bord de la scission. Comme un clin d'oeil, Franck Vanderlinden (chanteur de rock du nord du pays connu en particulier grâce à son projet Men’s) était d’ailleurs présent pour chanter avec ses amis wallons. Comme quoi, le musique n'a pas de frontières...
Et pour l’occasion, leur titre Drogue douce a été interprété en néerlandais et en français. Une belle façon de montrer que les citoyens belges sont bien plus solidaires que ce que la presse politique ne le laisse entendre.
La fin du concert approche, un passage à l’Hôtel delirium afin de préparer le départ vers d’autres scènes. Un dernier cadeau, Suffragette city de David Bowie, en duo avec Great Moutain Fire avant de prendre la route...
Encore un excellent moment passé en compagnie d'Eté67, il n'y a pas à dire, le groupe est taillé pour la scène! Et comme si cela ne leur suffisait pas, leurs invités ont apportés chacun à leur tour, une dimension supplémentaire au spectacle proposé. Un conseil: guettez un leur passage près de chez vous, vous ne le regretterez pas!
C'est rempli de nostalgie que je conclu ce dernier report. Le cru 2011 des Francofolies de Spa ne m'a pas déçu, bien au contraire! Autant de bons moments passés en si peu de jours, c'est quand même exceptionnel...
Rendez-vous, je l'espère, l'année prochaine, pour de nouvelles aventures musicales dans la cité wallonne...