Concrètement, si ça se faisait, les actes administratifs et les
délibérations des différentes assemblées locales seraient bilingues,
certaines matières dans les écoles seraient bilingues et les
enfants auraient un enseignement obligatoire de la langue
corse de 3 heures par semaine.
Chaud partisan de la décentralisation et d’un pouvoir renforcé des régions,
je n’aime pourtant pas du tout cette idée !
Je suis partisan de régions puissantes au sein d’un état fort qui assure les
missions communes et garantit la solidarité nationale. La Corse n’est pas une
région puissante, elle semble d’ailleurs ne pas faire grand-chose pour cela,
elle bénéficie d’une certaine solidarité nationale tout en ne cherchant qu’une
chose, c’est à se différencier des autres membres de la communauté
nationale.
Une région peut être attachée à son histoire, à sa musique, à ses traditions
et à sa langue et vouloir les sauvegarder, sans aller jusqu’à en faire des
éléments discriminants par rapport au reste du pays auquel elle
appartient.
Il y a une différence énorme entre faire vivre et mettre en valeur son
patrimoine culturel, historique et linguistique comme peut le faire la
Bretagne, et se recroqueviller dessus comme pour s’y enfermer.
Imposer ses traditions et sa langue sous prétexte de sauvegarder son
particularisme, c’est mettre une frontière supplémentaire entre la Corse et les
autres régions de France.
Pire encore, c’est mettre une frontière entre les « vrais corses »
(ceux qui sauront parler le corse) et les autres habitants de l’ile.
C’est d’ailleurs tout à fait ce que disent avec une magnifique hypocrisie,
les indépendantistes : « il s'agit de faire de la langue corse un
moyen d'intégration, en donnant à tous ceux qui vivent en Corse, quelles que
soient leurs origines, la possibilité d'apprendre notre langue et de vivre la
société corse comme nous la vivons nous-mêmes » (Jean-Guy Talamoni)
!!!!
Ben tiens, et pour les autres qui ont autre chose à apprendre que la langue
Corse...le français par exemple, pas d'intégration possible ?
C’est le début d’un ségrégationnisme qui ne dit pas son nom et qui ne peut
être qu’un très mauvais exemple, à un moment ou la solidarité entre les
territoires est plus que jamais indispensable.
Pourtant le récent exemple de la Belgique ou de la Ligue du Nord en Italie,
pour ne citer que ceux-là, devrait pourtant nous ouvrir les yeux sur les
conséquences des replis sur soi égoïstes.
D’ailleurs les promoteurs du projet par la voix de
Pierre Ghionga, rapporteur du projet à l'assemblée, ne disent pas autre
chose : « Nous avons conscience des obstacles juridiques et
politiques à surmonter, mais il s'agit pour le corse de gagner un statut autre
qu'affectif et symbolique » !
De gagner un statut ?...mais de quel statut parle-t-il ?
Si ce principe est adopté, ce sera un nouveau coup de couteau Corse dans la République une et indivisible !