De la fawda a la fitna, la frontiere est tenue!

Publié le 01 août 2011 par Citoyenhmida

Il faut être aveugle et sourd, comme le sont les médias officiels marocains, pour ne pas reconnaitre que le Maroc vit depuis quelques mois dans un état de désordre, quasi permanent!

Ne pas en faire état est condamable de leur part, tant du point de vue de la déontologie professionnelle  que l’ honêteté intellectuelle et de la responsabilité d’informer les citoyens de ce qui se passe autour d’eux!

Il suffit de faire un tour dans n’importe quelle localité pour assister à un sit-in ici, à une marche de protestation là, à l’occupation d’un service public par des fonctionnaires en grèves là-bas!

Cette situation perdure depuis des années! Mais depuis que les activistes du 20 Février ont décidé que ce sont eux qui ont inventé la contestation sociale, cette forme de revendication prend une autre tournure!

Tout est sujet à contestation, à réclamation, à manifestation, à sit-in, à blocage!

Pire,  des localités sont mises à feu à sang par des chômeurs qui ne trouvent pas de travail : Khouribga et les villages qui l’entourent ont connu des moments de très grande tension!

Le trafic du tramway de Rabat est régulièrement perturbé par des énergumènes porteurs de pancartes et hurlant des slogans.  Qui sont-ils? Pour quels motifs s’en prennent-ils à un moyen de transport en commun, supposé régler les problèmes de dizaines de milliers de citoyens des deux rives? Bien malin qui pourra répondre à cette question?

Les autoroutes, dont il y aurait tellement de choses à leur reprocher, surtout le ridicule et piège-à-cons de tronçon Casablanca-Rabat, font l’objet de perturbations sytématiques, dues aux grèves des agents chargés du péage! Grève du zèle ou grève tout court : toujours était-il que des heures entières sont bêtement gaspillées par les automobilistes sur le péage de Bouznika, par exemple!

L’occupation du domaine public – trottoirs,  rues, places, avenues – est devenue totalement normale et ni les commerçants ni les riverains ni les usagers des voies publiques ni les autorités locales n’ont plus voix au chapitre dans ce domaine : à certaines heures, il est pratiquement impossible de circuler dans certains points de la plupart des localités du pays!

Partout, c’est le même sentiment de malaise, de rejet de l’autorité, de défiance face aux élus!

Et partout les mêmes réactions de la population et partout c’est le même sentiment d’incapacité des autotités de régler ces problèmes récurrents.

Jusqu’à présent, cela  n’a créé  que du désordre! Or qu’est ce que le désordre? Comme le disait Léo FERRE, “le désordre c’est l’ordre moins le pouvoir”!

La force publique se retient face aux marchands ambulants, pour éviter les bavures et les provocations!

La force publique se retient face aux bidonvillageois récalcitrants à quitter leurs barraques et à intégrer des logements en dur!

La force publique se retient face aux diplomés chomeurs, dont on peut parfaitement accepter la rage et l’incompréhension face aux hésitations et aux aux décisions farflues du gouvernment de Abbas Al Fassi en matière d’emploi! Mais l’état est-il vocation à employer tous et toutes les diplomés du pays, toutes spécialités cionfondues. Je crois que même Cuba à renoncer à cela.

La force publique se retient et on observe pourtant des voitures officelles incendiées  à Meknes et à Bajaad!

Les incidents se multiplient, les accrochages sont de plus plus fréquents, les citoyens veulent parfois parfois prendre en charge leur propre sécurité ou celle de leurs commerces!

Cela ne ressemble plus à du désordre : ce n’est plus de la fawda!

Si la confrontation s’installe entre les citoyens et les forces de l’odre, si les heurts deviennent coutumiers en citoyens nantis et citoyens en difficultés, ce n’est plus du désordre! Ce sera le chaos! LA FITNA!

Notre pays n’a-t-il donc pas donc d’autre choix que le plonger dans le chaos, à céder à la fitna? Bien sûr que non! La marge de manoeuvre est encore grande mais la tentation de certains de précipiter les événements semble réelle.

Qui donc aura le courage de tirer la sonnette d’alarme et prévenir qu’entre de façon sérieuse qu’entre désordre et chaos, qu’entre fawda et fitna, la frontière est bien ténue!

A BON ENTENDEUR SALUT!