Les ombres de l'été
Les pâles ombres de l'été
Dessinent sur les murs lézardés
Des arabesques surannées.
Dans des frondaisons de sable,
Des amours reconnaissables
A leurs jolis teints bronzés
Naissent et meurent en instantané.
Dans les dunes quelques capotes
Aux vents doucement gigotent.
L'odeur des cyprès s'est éloignée
Celle des pins vient la remplacer.
La mer elle aussi à fini par hâler
Sous l'effet des crèmes solaires
Que les baigneurs lui ont laissé.
Même les radios manque d'air
Les chansons rengaines en boucle
Réunissent les éphémères couples.
Sur la plage je construis mon château
Sans pelle mais avec tous les râteaux
Que tu as glissé sous mon maillot.
Les maigres ombres de l'été
Se sont tranquillement éclipsées.
Sur leurs serviettes publicitaires,
De marchands de soleil ou de bières
Les lézards ne peuvent plus bouger.
Pourtant je vois dans un jeu de miroir
Ta silhouette venir près de moi s’asseoir,
J'entame alors une discussion sans histoire,
Avec l'ombre blanche de ta mémoire.
Les vagues sont tellement joueuses ,
Et ta voix tendrement enjôleuse,
Que je ressens leur effet comme une berceuse.
Je me retrouve dans un sommeil profond
A jouer à saute mots sur ta ligne d'horizon
Et les mots déchirés composent une partition
Délivrant ainsi la véritable interprétation
De tes sentiments les plus profonds
Les joyeuses ombres de l'été
Lentement sont devenues mordorées
Et quelques larmes les ont arrosées