Huile d'olive antioxydante, céréales favorisant le transit, boissons énergisantes... Les marques et les publicitaires savent comment appâter le consommateur avec de belles promesses... Bon nombre d'entre-elles sont d'ailleurs liées au boom récent des produits bio. Malheureusement, comme le souligne Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen John Dalli, responsable de la santé et des consommateurs, la plupart de ces allégations sont inexactes, voire "trompeuses".
L'Agence européenne pour la sécurité des aliments (EFSA en anglais) a ainsi été chargée de rendre un avis scientifique sur ces assertions. Elle a achevé l'exercice le jeudi 28 juillet et le verdict est sévère: sur les 2.760 allégations nutritionnelles étudiées, 510 seulement se sont avérées scientifiquement prouvées. L'analyse par l'EFSA n'a pas porté sur les produits mais sur leurs composantes dont les bienfaits sont vantés. "Le rejet d'une allégation ne signifie pas que le produit n'est pas bon, seulement que les promesses figurant sur l'étiquette ne sont pas correctes", a précisé Frédéric Vincent.
étiquettes des produits alimentairesA partir de quand une promesse est-elle incorrecte ?
Les experts ont émis un avis défavorable dans les cas où les informations fournies n'ont pas permis d'établir un lien entre l'aliment et l'effet allégué, notamment pour les raisons suivantes :
- manque d'informations permettant d'identifier la substance sur laquelle repose l'allégation (par exemple, allégations sur les " probiotiques " ou sur " une fibre nutritionnelle " sans spécification de la fibre particulière),
- manque d'éléments permettant de prouver que l'effet allégué est bien bénéfique au maintien ou à l'amélioration des fonctions corporelles (par exemple, aliment ayant " des propriétés antioxydantes " et allégations sur " l'élimination de l'eau " par les reins),
- manque de précision concernant l'allégation de santé déclarée (par exemple, allégations se référant à des termes tels que " énergie " et " vitalité ", ou allégations relatives à la " santé des femmes " ou à " l'énergie mentale "),
- insuffisance d'études sur l'homme avec des mesures fiables du bénéfice allégué sur la santé,
- allégations faisant référence à des catégories alimentaires considérées comme trop vastes pour être liées à des effets spécifiques (allégations telles que " fruits et légumes " ou " produits laitiers ").
Pour Catherine Geslain-Lanéelle, directeur exécutif de l'EFSA : " les travaux de l'EFSA sur les allégations de santé ont mis en lumière l'importance d'instaurer un dialogue constructif entre les évaluateurs des risques, les scientifiques, les responsables politiques et les parties concernées (...) A la suite de cette réflexion, l'EFSA compte mettre en place un nouveau service d'assistance afin de faciliter le dialogue avec les demandeurs d'évaluation/d'autorisation. "