L'absence que sa femme avait provoquée dans sa vie lui était trop douloureuse pour qu'il envisage une nouvelle histoire. Et Amy le comblait. Certes, ce n'était pas suffisant pour être véritablement heureux, il en avait conscience. L'homme n'est pas fait pour vivre en solitaire, l'amitié peut le satisfaire, mais l'amour n'était-il pas ce après quoi tous couraient ? Philippe n'avait plus beaucoup l'allure d'un sportif.
Ce roman m'a été adressé directement par l'auteur, Pauline Doudelet, alias Paumadou, que je remercie pour cette découverte. Comme je l'ai lu sur l'ordinateur car il s'agissait d'un fichier PDF (mais ne vous inquiétez pas, il existe aussi en version papier), j'ai mis un peu de temps et c'est aussi la raison pour laquelle la photographie qui illustre l'article n'est pas personnelle (je vous dit ça parce que j'ai pensé que ça pouvait peut-être perturber l'oeil de mes visiteurs habituels).
Ce roman a donc pour thème l'absence des êtres qui nous sont chers. Autour du personnage principal, Amy, une jeune animatrice de radio qui vit en Province mais passe deux jours par semaine à Paris pour ses enregistrement, gravitent des personnages très attachés à elle. Thomas, son compagnon, qui l'aime plus que tout, mais jaloux, possessif et surtout peu sûr de lui, vit dans la peur constante de la perdre. Philippe, un artiste peintre divorcé et père de deux petites filles, qui ne se remet pas de son divorce ; sa relation avec Amy est difficile à définir : ils se disent amis, mais le fait est que c'est chez lui que la jeune femme dort lorsqu'elle est à Paris, et pas dans la chambre d'ami ; de cela, Thomas n'est pas au courant. Enfin Christelle, sa productrice, elle aussi obsessionnellement amoureuse de notre héroïne. Un jour, par hasard, Amy croise un fantôme de son passé, qui réveille en elle une blessure encore douloureuse...
J'ai vraiment été très touchée par ce roman, dont le parti-pris narratif de conter l'histoire en adoptant tour à tour les différents points de vue des personnages qui la vivent, permet de vraiment s'attacher à eux. J'avoue avoir eu une tendresse particulière pour le personnage de Philippe, dont les failles ont vraiment résonné en moi, alors que j'ai beaucoup moins aimé Thomas, même s'il m'a touchée également. Ce roman parle vraiment très bien de l'absence, les sentiments sont remarquablement analysés, et il est en même temps très drôle à l'occasion (le passage avec la playlist de Joe Cocker a failli me faire mourir de rire). Bref j'ai vraiment aimé ce mélange, et c'est, malgré quelques maladresses, une très jolie découverte : je suis sûre que Pauline a beaucoup d'avenir en tant qu'écrivain, parce qu'elle sait donner vie à ses personnages et raconter de belles histoires, et je ne peux que vous encourager à la découvrir à votre tour en allant faire un petit tour ici.