Les cinq raisons qui expliquent pourquoi la crise souveraine européenne n'est pas terminée

Publié le 01 août 2011 par Actubourse

Le second plan de sauvetage de la Grèce adopté le jeudi 21 juillet n'a apporté qu'un très court répit à la zone euro. En effet, comme prévu, non seulement, les agences de notation internationales ont déclassé au fur à mesure la note souveraine de la Grèce en raison d'un probable défaut de paiement partiel mais, en plus, la contagion de la crise perdure, avec les cas de l'Italie et de l'Espagne entre autres.
Passage en revue des lacunes du dispositif adopté par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du sommet de Bruxelles.

Raison 1: Des mesures insuffisantes pour éviter une deuxième restructuration de la dette grecque

Un effort substantiel mais insuffisant. C'est ainsi qu'ont réagit les marchés financiers une fois le « ouf » de soulagement passé. Le rallongement de la durée de remboursement et la baisse des taux pour la Grèce à 3.5% ne devrait vraisemblablement pas permettre au pays de passer le déficit sous la barre de 90% en 2031. En d'autres termes, les investisseurs s'annoncent à une nouvelle restructuration de la dette grecque ce qui devrait avoir un effet très anxiogène sur les marchés financiers. Rendez-vous dans deux ans selon S&P.
Raison 2: Le manque de transparence du nouveau plan de sauvetage
De manière inédite, les investisseurs privés sont invités à participer, sur la base du volontariat, à l'effort de sauvetage d'Athènes. Selon l'Institut de la finance internationale qui a prit étroitement part aux discussions, les pertes pour le secteur bancaire devraient atteindre un maximum de 20% des montants investis dans la dette grecque. Toutefois, un doute demeure sur les différents moyens de participer à ce sauvetage. Trois solutions sont officiellement évoquées mais elles ne sont nullement détaillées dans la déclaration européenne de jeudi 21 juillet.
Raison 3: Un FESF doté de moyens financiers insuffisants
A l'heure actuelle, le FESF dispose de 220 milliards d'euros pour remplir sa mission. Cependant, cette somme serait insuffisante pour venir en aide à l'Italie et à l'Espagne. Au bas mot, il faudrait 290 milliards d'euros. Certains responsables de la BCE parlent même à terme d'un dotation de 1000 milliards d'euros. Toute hausse des fonds du FESF nécessitera un consensus européen qui n'est pas certain, surtout du côté de la Slovaquie et de l'Allemagne.
Raison 4: Le laborieux processus décisionnel au sein de l'UE
La structure organisationnelle de l'UE est particulièrement compliquée et empêche la prise de décisions rapides. Une fois encore, dans le cadre du FESF, le manque de réactivité politique de l'UE devrait se faire sentir. Bien que les moyens mis à la disposition du FESF sont plus importants, avec notamment la possibilité d'acheter de la dette de pays européens attaqués sur les marchés financiers, toute décision de ce type nécessitera un accord unanime des Etats membres. En clair, le FESF ne pourra pas intervenir à temps pour contrer la spéculation.