Au départ, j'étais le stimulateur, ensuite nous en sommes venus à ne plus pouvoir marcher dans la rue sans courir voir une statue publique, je le prenais dans mes bras et on regardais avec les mains. Nous avons même eu des larmes quand elles étaient inaccessibles.




Mais aussi et surtout, nous touchons celles maternelles.
Pendant mes années d'enfance, j'ai vécu chez ma maman (jusqu'ici assez logique) mais la maison était aussi autre chose: un salle d'attente avec une cage immense prenant toute la vitrine et un écureuil de Corée dedans, Caramel... et aussi, et surtout, un atelier.
Atelier de peinture, de bas relief. Des pigments partout, des morceaux de verre, du mastic, des clous, de la térébenthine, des pinceaux partout, sur le sol, les éviers, les lavabos, du jaune d’œuf dans l'huile etc...
Maintenant elle se consacre plus à la sculpture, la maison reste un atelier en étant en plus une galerie avec les œuvres partout. J'ai toujours aimé être entourée d’œuvres d'art (en conservant tout de même de mauvais souvenirs de slalom obligatoire, de vrais passages périlleux pour vivre dans la maison) mais je redécouvre le plaisir de voir l’œuvre se créer.
Les techniques diffèrent: résine, peinture de carrosserie, polissage, mousse etc. Le dessous des choses apparait avec son lot de bricolage: vissage des cadres, des vis de soutien entre le socle et la sculpture etc.
Mais le plus magique reste de partir de peu pour arriver au final...
-" Oh maman, la statue de Yaha a pris un coup de soleil: elle était noire, elle est maintenant bleu brillant!" pas bête, pas bête... ou la couche et la sous-couche prennent de la poésie.
Et j'aime toucher... des détails, des détails, la vue d'ensemble vaut le détour mais ce qui m'inspire, attire la main est souvent juste un focus, une manière de faire que je n'aurais pas imaginé...