Principal intérêt de cette saison, Robert Knepper campe un excellent méchant, usant de son timbre de voix si caractéristique pour incarner un personnage aux motivations troubles. A la fois manipulateur et fraternel, tragique et dangereux, Samuel Sullivan est définitivement un des meilleurs personnages de la série, même si Sylar (Zachary Quinto) et Arthur Petrelli (Robert Forster) restent de loin les meilleurs bad guys que le show ait connu. Un Sylar dont les scénaristes ne semblent d’ailleurs plus trop savoir que faire depuis deux saisons, celui-ci faisant la girouette, une fois du côté du Mal, une fois du côté du Bien. Seul éclair de génie de la saison 3, l’idée de lui effacer ses souvenirs et de lui faire croire qu’il est en fait Nathan Petrelli est dans cette saison 4 plutôt bien exploitée, sans non plus trop tirer sur la corde. Le « réveil » de Sylar donnera notamment lieu à une très émouvante scène d’adieux entre Peter et Nathan. Malheureusement, une fois le vrai Sylar de retour, le personnage perdra un peu de son intérêt, d’abord cantonné à un rôle de légume pleurnichard, puis changeant soudain de bord pour devenir un super héros, par peur de finir seul (si c’est pas mignon !).
Du côté des gentils, le traitement est tout aussi déséquilibré. Si les scénaristes ont la bonne idée de resserrer l’intrigue sur les personnages principaux du show (Claire, son père, Matt Parkman et Hiro), d’autres passent purement et simplement à la trappe, comme Mohinder, présent dans à peine une poignée d’épisodes, ou Tracy Strauss qui ne sert quasi à rien. Peter Petrelli fait aussi les frais de la réduction des intrigues secondaires, passant son temps à brasser du vent pour au final laisser la vedette à Sylar. Heureusement, les scénaristes ont la bonne idée de lui offrir une jolie petite histoire d’amour avec un nouveau personnage, une jeune femme sourde mais capable de voir les sons. L’occasion de proposer quelques scènes assez poétiques. Le populaire Hiro se taille quand à lui une fois de plus la part du lion en termes de présence à l’écran, mais son personnage semble désespérément tourner en rond, malgré l’idée de la tumeur au cerveau développée dans la saison 3 (un arc scénaristique qui sera résolu au cours d’un deus ex machina assez honteux, il faut l’avouer). Mis à part le nouveau venu Samuel Sullivan, c’est donc au final une fois de plus Claire Bennett et son père qui restent les personnages les plus intéressants du show. L’arrivée de Claire à la fac, sa relation avec sa nouvelle colocataire (Madeline Zima, la sulfureuse Mia de Californication), ses doutes quant à sa place dans le monde et ses éternels affrontements avec son père font tout le sel de cette saison.
Au final, cette saison 4 se révèle de bien meilleure tenue que la précédente, même si elle ne parvient pas à gommer les nombreux problèmes récurrents du show : cohérence des intrigues, ventre mou aux deux tiers de la saison, personnages sous-exploités… Des lacunes beaucoup trop dommageables et qui auront au final eu raison de la série, celle-ci s’achevant au terme de cette quatrième année sur un cliffhanger pas forcément très frustrant, mais prometteur…
Note : 6/10