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Rêve d'amour

Par Araucaria
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Quatrième de couverture :
Nous sommes le 21 juillet 2006. Il est vingt heures. Je m'appelle Alice Grangé. J'ai trente ans. Gérard Oury est mort hier.
Tout cela est certain. Vérifiable.
Le réel. Je marche vers un homme que je ne connais pas. Ca encore, le réel. Cet homme a aimé ma mère. Ma mère a aimé cet homme. Je n'en suis déjà plus sûre.
Cet homme va me parler de ma mère. Je ne sais pas. Je vais retrouver quelque chose de ma mère. Je ne sais pas.
Les choses les plus importantes sont-elles celles que l'on sait, ou celles que l'on cherche?
Je m'appelle Alice Grangé. J'ai trente ans. Je cherche ma mère.
Voici une jeune écrivaine qui sait parler des grands sentiments, de l'amour, de la vie et de la mort, d'une manière confondante : simple, sobre, évidente, lumineuse. M. C., La Vie.
... une exploratrice des temps modernes qui joue de tous les mots pour mieux connaître nos géographies intimes. L. H., Le Figaro magazine.
Un extrait :
"Il se tient debout face à moi, immobile. Je l'entends murmurer :
- C'est étrange, une vie... Jamais je n'aurais pensé que je vous rencontrerais un jour. Jusqu'à l'autre soir, je croyais que mon histoire avec votre mère avait pris fin le jour de sa disparition. Il me restait les souvenirs, bien sûr... Mais je n'avais pas envie de repenser à tout ça, à tout ce que nous avions vécu... C'était trop violent, trop douloureux... Je pensais : à quoi bon me laisser de nouveau emporter par l'émotion? A quoi bon, si c'est pour me faire du mal? Et puis, j'avais refait ma vie, comme on dit... Je pensais que la vie d'avant s'était refermée, que je n'y reviendrais plus. Et je vous rencontre, vingt-cinq ans plus tard... Rien ne finit jamais. Il suffit de peu de chose pour que le passé redevienne vivant. Le temps n'est pas linéaire. Depuis l'autre soir, Alice, je ne cesse de penser à votre mère, à ce que nous avons été l'un pour l'autre, à cet amour fou, et penser à tout ça n'est pas violent, c'est même d'une douceur merveilleuse, je n'ai pas envie de pleurer, je suis heureux de me remémorer tous ces instants de bonheur. Peut-être parce que vous êtes là, devant moi, vivante, et que je sais encore mieux, grâce à vous, que la vie continue, la vie continue...
Il s'interrompt quelques instants. Il tourne lentement son visage vers moi. Je n'ose pas bouger. Je plonge dans son regard. Ce sera notre étreinte, muette, longue, apaisée.
Puis il reprend :
- Cette question que vous m'avez posée, le premier soir... Comme si vous vouliez traquer la vérité. Mais quelle vérité, Alice? Il n'y a pas de vérité. Vous m'avez demandé qui était votre mère, je ne peux pas vous dire qui elle était, alors que je l'ai follement aimée, désirée, tenue dans mes bras un nombre incalculable de fois, embrassée, écoutée, entendue rire, pleurer, sentie mourir. Il n'y a pas de vérité. Tout nous échappe sans cesse, même les êtres qu'on aime. Mais reste la certitude que certains moments ont été ce qu'on appelle le bonheur."
(...)
Laurence Tardieu - Rêve d'amour - Le Livre de Poche n° 31209

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