Le sexe à tout prix
Un dossier particulièrement d’actualité. Une investigation qui mérite tout notre intérêt. Rv Renard Le Blog accueille le dossier du CRIOC (le Centre belge de Recherche et d’Informations des Organisations des Consommateurs) consacré à l’hypersexualisation ou l’utilisation non justifiée ou inadéquate de sexe, érotisme voire pornographie à la consommation d’un produit ou d’un service.
Article complet sur : www.crioc.be
Le dossier du CRIOC
Suite à l’hypersexualisation, des jeunes adolescents prennent des positions et comportements sexuels qui peuvent être considérés comme précoces. Dans des publicités et d’autres images, on utilise à l’excès des corps humains (à moitié) nus pour séduire les consommateurs. À travers les médias, l’industrie met en avant un modèle dénigrant de sexualité, modulé sur des valeurs et des stéréotypes pornographiques: l’homme dominant, la femme comme objet de séduction et de soumission.
La sexualité comme construction socialeTout comme tant d’autres phénomènes, la sexualité est une construction sociale et diffère en tant que telle d’une culture à l’autre. Cette vision va à l’encontre de l’idée de sexualité comme pulsion naturelle qui est ensuite mal canalisée par la société. La société produit par contre la sexualité, tout en élaborant des normes pour déterminer quand, comment et avec qui la sexualité est souhaitable, voire légale. Ces normes sont en mouvement du point de vue historique, culturel et social.
Éléments de l’hypersexualisation
L’âge de la puberté : les modifications des habitudes alimentaires au cours du 20e siècle ont avancé de 2 à 3 ans l’âge de la puberté et, par conséquent, tous les changements qui y sont liés.
La psychologie : la psychologie vulgarisée, souvent d’ailleurs par des non professionnels, se taille régulièrement la part du lion dans les magazines, émissions de radio et de télévision pour présenter une sexualité ludique, idéale et facile d’accès.
Les médias : le sexe est omniprésent dans les médias. Sur l’internet, le matériel à caractère érotique, sexuel ou pornographique est facilement accessible.
La publicité : le quotidien est sans cesse bombardé de publicités mettant en scène le corps, particulièrement, des femmes pour faire vendre tout et n’importe quoi.
L’argent : le pouvoir d’achat et le potentiel économique de ces jeunes consommateurs n’échappent pas aux spécialistes du marketing, qui en ont fait une cible privilégiée.
Les idoles : beaucoup de chanteurs sont des produits commerciaux qui servent de modèles aux jeunes, en pleine quête identitaire. (Nous pensons notamment à Lady Gaga et les Pussycat Doles.)
Les effets de l’hypersexualisation
L’hypersexualisation n’est pas innocente. Elle dégrade l’estime de soi chez les jeunes, qui tentent de copier l’image véhiculée par la publicité et les autres médias. La conscience des différences entre sa personne et ce qui est vu à la télévision, par exemple, peut mener à des dépressions, des troubles scolaires et alimentaires. Les pratiques des enfants et des adolescents ne sont pas forcément liées à des actes connotés sexuellement. Ainsi, quand une très jeune fille met un string, elle n’associe pas forcément son geste à l’aspect érotique que peut avoir un string aux yeux d’un adulte.
Conclusions et recommandations
Le CRIOC estime que face à l’hypersexualisation de tout ce qui nous entoure, il convient de développer la capacité d’analyse des jeunes et leur esprit critique en encourageant l’éducation aux médias et au décodage publicitaire. L’éducation à la consommation responsable et raisonnée doit permettre aux jeunes de situer leurs actes de consommation par rapport à leur système de valeur et développer des habiletés au niveau de l’affirmation de soi.
Etude complète du CRIOC: L’hypersexualisation