Du coup, il a bien fallu aller chercher l’argent là où il en restait. Les Etats irresponsables et dépensiers se sont alors tournés vers ceux qu’ils qualifient si joliment de « paradis fiscaux », ces grands méchants qui leur volent leur argent, mais qui en fait présentent simplement un taux d’imposition correct parce qu’ils gèrent leur argent de manière raisonnable.
S’en suit à nouveau un grand bal entre politiciens de l’OCDE où l’on met sur pied une liste noire et une liste grise, correspondant à ceux qu’on n’arrive pas à entuber et ceux qu’on arrive juste à arnaquer un peu. On leur fout la pression jusqu’à ce qu’ils transmettent les noms des horribles contribuables qui sont venus y cacher l’argent si durement gagné et qu’ils ne veulent pas laisser aux mains d’une pléthore de hauts fonctionnaires grassement payés.
On fournit quelques noms, on signe quelques accords, tout le monde a l’impression d’avoir gagné comme à l’école des fans, bref, tout le monde est content. Seul problème, rien ne change. Les coqs ont chanté dans la basse-cour, mais les poules doivent toujours pondre leurs oeufs pour nourrir le fermier.
Du coup, plutôt que de régler le problème à la base, les dépensiers ont juste décidé de contracter encore plus de dette. C’est pas compliqué finalement, on reporte le problème sur le prochain membre du gouvernement, qui fera de même à son tour. On augmente le plafond de la dette, ou on tergiverse un peu, pour faire croire qu’on est quand même intelligent. Au pire, au final, on reporte le problème sur une super-organisation, type FMI ou Europe, un peu comme les banques ont fait avec l’Etat. Après quand le FMI fera faillite on ira voir nos copains les martiens pour voir s’ils veulent créer un fonds interplanétaire.
Bref, conséquence de tout ça, l’euro et le dollar se cassent la gueulent, tandis que l’or et le franc suisse atteignent des sommets stratosphériques. Finalement le marché donne raison aux soit disant paradis fiscaux, mais tout cela ne nous arrange pas du tout. La performance de notre portfolio s’écroule ainsi en CHF, alors qu’avec l’euro comme monnaie de référence elle reste positive et supérieure au marché. Nous avons déjà pris des mesures pour corriger ce problème et nous allons continuer dans ce sens à l’avenir, afin de faire diminuer le risque de change sur notre portfolio.
On peut s’interroger par ailleurs sur la passivité du gouvernement et de la banque nationale suisse. Les entreprises exportatrices, l’industrie touristique et même les banques commencent sérieusement à souffrir du franc fort. Seul l’horlogerie s’en sort bien, après tout s’il faut payer 20% plus cher une Rolex, c’est classe non ?